"Une revanche est nécessaire." Alors que le Qassem Soleimani, dirigeant de l’unité d’élite des Gardiens de la Révolution en Iran a été tué vendredi par un raid aérien américain, une immense procession funéraire a eu lieu samedi à Bagdad, dernier hommage à un homme à la tête pensante de l’influence de Téhéran dans la région depuis plus de 20 ans. Ses soutiens et ses proches prônent désormais une réponse forte, revanche contre l’ennemi Etats-Unis. Europe 1 a joint l’un d’entre eux par téléphone, en Iran. Kannani Moghadam est un ancien membre des Gardiens de la Révolution, proche du général, rencontré en reportage à Téhéran en septembre dernier.
"Ce peuple est contre les Etats-Unis"
Il arbore la même barbe grise que son ancien général. Il affiche aussi volontiers son amitié avec Qassem Soleimani, il revendique même 14 années passées à son service. "Quand je vois les Iraniens réunis à Téhéran, mais aussi dans les villes de Kerman, Qom, Mashad, je me dis que ces funérailles sont l’immense preuve que ce peuple est contre les Etats-Unis." Samedi à Bagdad, des milliers d’habitants sont venus suivre le cortège funéraire, aux cris de "Mort à l’Amérique", et "Mort à Israël".
Dans le salon de Kannai Moghadam, plusieurs photos sont alignées, où il apparaît aux côtés de l’ancien chef de la force Al-Quds, l’unité d’élite des Gardiens de la révolution. Il affirme avoir passé la journée de samedi devant son écran en attendant que le cercueil soit rapatrié en Iran. "Ces gens [qui défilent] disent à notre gouvernement : 'Nous voulons des représailles.' Ce qui vient de se passer, c’est le début d’une guerre entre l’Iran et les Etats-Unis." La rhétorique est évidemment celle des durs du régime, qui mettent en garde les Etats-Unis s’ils ne retirent pas rapidement l’intégralité de leurs troupes stationnées en Irak.