Les forces irakiennes ont appelé les civils à rester chez eux et les djihadistes à se rendre, au deuxième jour lundi de l'assaut final pour chasser leurs adversaires de leur dernier grand fief urbain en Irak.
Des "boucliers humains". Les forces de l'armée, du contre-terrorisme (CTS) et de la police fédérale sont parvenues à pénétrer de quelques mètres dans la vieille ville au prix de combats acharnés avec les djihadistes, selon le général Maan al-Saadi, l'un des commandants du CTS. Les combattants du groupe État islamique (EI) "opposent une résistance farouche. Ils ont bien renforcé leurs lignes de défense", a-t-il déclaré.
Quelque 100.000 civils sont "retenus comme boucliers humains" par les djihadistes dans la vieille ville, a indiqué l'ONU alors que plusieurs ONG ont exprimé leurs craintes face aux risques encourus par les habitants assiégés et manquant de tout.
"Se rendre ou de mourir". Située sur la rive ouest du fleuve Tigre qui divise Mossoul, la vieille ville est un dédale de petites rues fortement peuplé, guère propice à l'avancée des blindés et où l'usage d'armes lourdes risque de mettre en péril les civils. Déployés près de la grande mosquée sur la rive est de la capitale contrôlée par le pouvoir, face à la vieille ville, des véhicules militaires Humvees ont commencé à lancer des appels via haut-parleurs à l'adresse des civils et des djihadistes.
"Les forces irakiennes sont sur le point de mettre fin à vos souffrances. L'Est et l'Ouest de Mossoul seront bientôt de nouveau réunis", dit le message à l'adresse des habitants encerclés. Aux djihadistes, le message donne le choix de "se rendre ou de mourir".
Tenter de protéger les civils. Le général Abdel Ghani al-Assadi, un commandant du CTS, avait expliqué la veille que l'opération serait menée de façon à préserver la vie des civils. "Nos forces avancent à pied car les allées sont très étroites. C'est le dernier épisode du show Daech. C'est notre opération la plus difficile. Ils sont encerclés à 270 degrés. Ils n'ont plus que le fleuve et n'ont nulle part où aller", avait-il dit, en estimant que l'opération prendrait du temps.
Une dernière résistance. Appuyées par la coalition internationale, les forces irakiennes ont lancé le 17 octobre 2016 leur vaste offensive pour chasser l'EI de Mossoul. Après avoir reconquis fin janvier la partie orientale, elles ont lancé en février la bataille pour reprendre la partie occidentale dont elles contrôlent actuellement 90%, selon l'armée.
Depuis le début de l'offensive, 862.000 personnes ont été déplacées de Mossoul. 195.000 d'entre elles sont toutefois revenues dans l'Est de la ville. Aucun bilan global de pertes civiles dans l'offensive de huit mois n'a pu être obtenu même si certaines sources ont évoqué des centaines de morts.