Après trois ans aux mains de l'Etat islamique et près de neuf mois de combats, l'une des batailles les plus difficiles de l'histoire contemporaine s'achève à Mossoul, en Irak. Depuis dimanche, la ville du pays est tombée. Mais les habitants comme les commandants se demandent comment effacer les traces du règne djihadiste, comme a pu le constater notre envoyée spécial sur place.
Les corps sous les gravats. Dans la vieille ville l'odeur ne trompe pas. Des dizaines de corps sont ensevelis sous les gravats. Les mosquées, les églises ou les maisons des siècles passés sont éventrées ou se sont effondrées. Dans cet enchevêtrement d'éboulis et d'ordures, il reste encore des dizaines de mines laissées par l'Etat islamique.
Des traces idéologiques. Les traces idéologiques sont encore plus préoccupantes. Dans plusieurs quartiers, les habitants affirment que des voisins, sympathisants de l'EI, n'ont pas tellement changé de conviction. Autre inquiétude : rien n'a été prévu au sujet des familles de Daech. Beaucoup de femmes et d'enfants de djihadistes endoctrinés ont fui les combats, ils vivent désormais dans des camps de réfugiés ou d'autres parties de la ville.
Les habitants collaborent désormais avec l'armée. Pour autant, dans Mossoul, tout le monde jure que jamais l'EI ne pourra revenir. Dans cette ville qui entretient historiquement de mauvais rapports avec l'armée irakienne, une majorité d'habitants collaborent aujourd'hui avec les forces de sécurité. Et si elle se comporte bien, assure l'un d'eux, Mossoul ne replongera pas dans ce cauchemar.