La cour d'assises de Bruxelles doit prononcer lundi la peine de réclusion criminelle infligée au djihadiste français Mehdi Nemmouche, reconnu coupable des quatre "assassinats terroristes" perpétrés en mai 2014 au Musée juif de la capitale belge.
"Le suspense est faible". L'issue de ce procès fleuve, dont les débats ont duré du 10 janvier au 5 mars avec une centaine de témoins convoqués à la barre, laisse peu de place au doute. Mehdi Nemmouche, 33 ans, délinquant multirécidiviste devenu un soldat du djihad, devrait être condamné à la réclusion à perpétuité, prédisent les parties civiles, qui ont salué le verdict de culpabilité rendu jeudi soir. "Le suspense est faible, entre la peine la plus forte et juste un petit peu en dessous éventuellement, mais je m'attends à des peines très sévères", a dit Me Marc Libert, qui défend les proches des époux Riva, deux Israéliens assassinés au musée.
Les peines prononcées lundi soir au plus tard. Lundi matin à la reprise de l'audience, la parole reviendra d'abord au parquet fédéral, qui rappellera que Mehdi Nemmouche et son co-accusé Nacer Bendrer, 30 ans, encourent tous deux la prison à vie. Après un dernier mot des avocats de la défense, la cour partira à nouveau délibérer. Les peines devraient être prononcées au plus tard lundi soir, estime-t-on au parquet fédéral. Le verdict ne sera pas susceptible d'appel.
Nacer Bendrer reconnu "coauteur" de la tuerie. Jeudi, après deux jours et demi de délibérations, les 12 jurés et les trois magistrats professionnels ont estimé que Nemmouche et Bendrer étaient tous deux auteurs de la tuerie. Le premier a été reconnu coupable d'avoir abattu de sang-froid, en moins d'une minute et demie, les époux Riva ainsi qu'un jeune employé belge et une bénévole française, le 24 mai 2014 au Musée juif. Le second, un délinquant marseillais, a été désigné "co-auteur" de l'attaque antisémite pour avoir fourni les armes et les munitions. Une aide "indispensable" sans laquelle le quadruple assassinat n'aurait pu être commis, d'après l'arrêt de la cour. Les jurés sont allés au-delà de ce que réclamait l'accusation, qui voyait en Bendrer un "complice".