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Mutilations filmées : prison à vie à Londres pour un «faiseur d'eunuques»

Europe 1 avec AFP / Crédit photo : FADEL SENNA / AFP . 2 min
Menottes
Comptant 22.000 abonnés, son site avait rapporté près de 300.000 livres sterling (près de 350.000 euros) entre 2017 et 2021. © FADEL SENNA / AFP

Pour avoir été le cerveau d'un groupe ayant procédé à des mutilations, dont des castrations, filmées et diffusées sur un site internet payant, un Norvégien vivant à Londres a été condamné jeudi à la prison à vie. L'homme était poursuivi pour une série d'infractions liées à des "modifications corporelles extrêmes" sur 13 victimes.

Une "boucherie humaine" : un Norvégien vivant à Londres a été condamné jeudi à la prison à vie pour avoir été le cerveau d'un groupe ayant procédé à des mutilations, dont des castrations, filmées et diffusées sur un site internet payant. Marius Gustavson, 46 ans était poursuivi pour une série d'infractions liées à des "modifications corporelles extrêmes" sur 13 victimes - dont lui-même-, ainsi que l'ablation et la commercialisation de certaines parties du corps des victimes et la mise en ligne de vidéos. Sa condamnation a été assortie d'une période de sûreté de 22 ans.

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22.000 abonnés

Il avait créé un site internet payant pour diffuser ces modifications corporelles et revendiquait "la fabrication d'eunuques", référence au mouvement "nullo" décrivant des personnes ayant connu une modification corporelle telle que l'ablation de leurs organes génitaux. Comptant 22.000 abonnés, son site avait rapporté près de 300.000 livres sterling (près de 350.000 euros) entre 2017 et 2021. Certains des faits qui se sont produits relèvent "quasiment de la boucherie humaine", a affirmé le juge Mark Lucraft, en prononçant la peine.

Selon lui, Marius Gustavson, qui a reconnu les faits, était le cerveau de cette entreprise "à grande échelle", ayant même à une occasion cuisiné "des testicules humains, qui ont été mis sur une assiette pour être mangés". Cet homme originaire de Norvège et habitant dans le nord de Londres, s'était lui-même coupé le pénis - retrouvé chez lui par les policiers dans un tiroir - ainsi qu'une jambe après avoir demandé à un complice de la congeler. Selon l'accusation, il aurait été personnellement impliqué dans au moins 29 procédures de mutilations sur lui-même ou d'autres personnes. Déjà condamné deux fois pour fraude en Norvège , il avait aussi mis en vente sur internet plusieurs membres amputés.

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"Addiction"

Marius Gustavson avait été arrêté après avoir marqué au fer rouge le mollet d'un homme avec les lettre "EM" (pour "Eunuch maker", "Faiseur d'eunuques"). Cet homme s'était plaint à la police, qui avait procédé à plusieurs arrestations à Londres, en Ecosse et au Pays de Galles . Six autres hommes, poursuivis devant la cour de l'Old Bailey à Londres pour association en vue de commettre des lésions corporelles graves, ont été condamnés jeudi à des peines entre quatre ans et demi et douze ans de prison. "La motivation de toutes les personnes impliquées était un mélange de gratification sexuelle et de récompense financière", a estimé le juge.

"Même si les victimes de cette affaire semblent toutes avoir consenti à ces opérations et amputations (...) Marius Gustavson a ignoré les risques en réalisant ces opérations non nécessaires sur des hommes vulnérables", a relevé Kate Mulholland du bureau du procureur (CPS). Durant le procès, l'avocat de Marius Gustavson, Rashvinderjeet Panesar, avait affirmé que son client était mu par le besoin d'être "l'architecte de son propre corps", après l'échec de son mariage en 2016. 

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"Quand (ce mariage) s'est brisé, cela l'a entrainé dans une spirale" et les mutilations sont devenues comme "une addiction", a-t-il ajouté. Selon lui, son client, qui souffre d'un trouble de l'intégrité de l'identité corporelle le poussant à se mutiler souhaiterait retourner en Norvège où il estime qu'il serait mieux accepté.

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