La mer Méditerranée est plus que jamais un cimetière de migrants. Cinq jours après le naufrage d'un chalutier vétuste qui faisait route vers l'Italie, le nombre de victimes n'a pas bougé. 78 corps ont été retrouvés, 104 ont survécu et au moins 500 personnes sont portées disparues.
Les passeurs pointés du doigts
Plusieurs voix mettent en cause la responsabilité des garde-côtes dans ce naufrage. Pendant que la polémique enfle, neuf Égyptiens soupçonnés d'être des passeurs vont être jugés ce lundi. L'audience a lieu à Kalamata, dans le sud du Péloponnèse, à quelques kilomètres de là où a eu lieu le naufrage. En Grèce, ces passeurs semblent être des coupables idéaux qui intensifient les passages par la mer Ionienne.
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"La responsabilité n'est ni du côté de la municipalité ni des garde-côtes. Je pense qu'il faut arrêter ces passeurs parce que ce sont eux les vrais responsables de cette tragédie", explique l'adjoint au maire de Kalamata Giorgos Favas au micro d'Europe 1.
Des politiques embarrassés
L'adjoint au maire s'est refusé à toute autre déclaration politique. Et pour cause, cette question des responsabilités embarrasse le parti de droite Nouvelle Démocratie, à moins d'une semaine de nouvelles élections législatives. De leur côté, les garde-côtes maintiennent que les passagers du bateau ont d'abord refusé d'être secourus. Cette version est mise à mal par les témoignages des rescapés. Ils assurent avoir lancé un appel de détresse.
"Les sauveteurs sont intervenus très tard. Quand ils sont arrivés, tous les passagers sur le pont se sont mis d'un côté du bateau. C'est à cause de ça qu'il s'est retourné", détaille Samir, l'un de rescapés du naufrage.
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Le scénario d'un mouvement de foule semble bien privilégié pour expliquer le naufrage. Aucune confirmation officielle n'a été émise pour l'instant et la colère enfle contre la politique migratoire européenne. Des centaines de personnes manifestaient dimanche dans le centre d'Athènes.