La France ne voit pas comment elle peut faire confiance à Canberra dans la négociation commerciale entre l'UE et l'Australie après leur décision de rompre leur engagement d'acheter des sous-marins français, a déclaré vendredi le secrétaire d'État aux Affaires européennes Clément Beaune.
Beaune insiste sur la parole "donnée"
"On a des négociations commerciales avec l'Australie, je ne vois pas comment on peut faire confiance au partenaire australien", a déclaré Clément Beaune lors d'une émission sur la radio RFI et les télévisions France 24 et Public Sénat au lendemain de l'annonce d'un pacte sécuritaire entre l'Australie, les États-Unis et le Royaume-Uni qui entraîne l'annulation du contrat français.
"C'est une grave rupture de confiance de la part de l'Australie", a-t-il dit. "Les relations internationales, ce n'est pas de la naïveté, des bons sentiments, mais la parole, la signature d'un contrat vaut quelque chose. Si on n'a plus confiance, on ne peut plus avancer", a-t-il estimé.
La prudence de la Commission européenne
La Commission européenne est chargée depuis 2018 de négocier en vue d'accords de libre-échange avec l'Australie et la Nouvelle-Zélande. Interrogée jeudi sur les conséquences de l'ire de la France sur les négociations en cours entre l'UE et l'Australie pour la conclusion d'un accord de libre-échange, la Commission a joué la prudence. "Il n'y aura pas d'effet immédiat sur les discussions et les relations avec l'Australie", a déclaré la porte-parole adjointe de la Commission, Dana Spinant.
L'annonce du partenariat de sécurité, AUKUS, qui prévoit que Washington et Londres aident Canberra à se doter de sous-marins nucléaires d'attaque, a provoqué une vive colère de la France, qui avait signé un contrat de plusieurs dizaines de milliards d'euros en 2016 pour fournir à l'Australie une douzaine de sous-marin conventionnels, qui a été annulé.