Le musée Guggenheim de New York a annoncé le retrait de trois œuvres qui devaient figurer dans une exposition attendue sur la Chine moderne, après avoir reçu des "menaces de violence" liées à la mise en scène d'animaux vivants dans ces œuvres.
Une œuvre constituée de reptiles et d'insectes. L'exposition "Art and China after 1989 : Theater of the World" doit s'ouvrir le 6 octobre et évoque l'art chinois de l'après-Tiananmen, avec des œuvres réalisées entre 1989 et 2008. Parmi elles figuraient trois œuvres impliquant des animaux.
Le plus emblématique, qui a donné son nom à l'exposition, est le Theater of the World, une installation octogonale habitée de centaines de reptiles et d'insectes. Durant toute la durée de l'exposition, soit trois mois jusqu'au 7 janvier, les visiteurs devaient pouvoir observer cet écosystème symbolique, dans lequel les faibles finissent dévorés.
Deux autres œuvres concernées. Autre oeuvre polémique : Dogs That Cannot Touch Each Other, une vidéo réalisée par les artistes chinois Sun Yuan et Peng Yu. Elle montre des chiens pitbull placés l'un en face de l'autre, chacun attaché par le cou sur un tapis roulant, qui tentent de s'en prendre l'un à l'autre mais ne parviennent pas à se toucher. Dernière œuvre jugée indésirable par des défenseurs de la cause animale, A Case Study Of Transference, de l'artiste chinois Xu Bing, une vidéo dans laquelle deux cochons s'accouplent devant des spectateurs.
Près de 700.000 signatures dans une pétition. Des militants de la défense des animaux ont fait campagne via les réseaux sociaux pour obtenir du musée new-yorkais le retrait des trois œuvres. Une pétition lancée sur le site Change.org a notamment recueilli plus de 690.000 signatures. Après plusieurs jours de campagne soutenue, avec l'appui notamment de l'association américaine de défense des droits des animaux PETA, le musée Guggenheim a fini par céder.
"Bien que ces œuvres aient été montrées dans des musées en Asie, en Europe et aux États-Unis, le Guggenheim regrette que des menaces de violence explicites et répétées aient rendu sa décision nécessaire", a-t-il expliqué dans un communiqué. "En tant qu'institution artistique déterminée à présenter des voix multiples, nous sommes consternés de devoir retirer des œuvres d'art", a ajouté le musée. "La liberté d'expression", a-t-il conclu, "a toujours été et restera une valeur essentielle du Guggenheim."