Deux jeunes ont été tués au Nicaragua durant une attaque menée par les forces pro-gouvernementales contre une église de Managua où des dizaines d'étudiants étaient retranchés depuis vendredi soir, a annoncé samedi l'Eglise catholique. "On nous a dit qu'il y avait deux morts et plusieurs blessés", a déclaré le cardinal nicaraguayen Leopoldo Brenes en arrivant aux abords de l'église de la Divine Miséricorde, assiégée depuis vendredi par les forces progouvernementales.
"Un jeune a été atteint d'une balle dans la tête". "Les prêtres (de la paroisse) de la Divine Miséricorde annoncent que les attaques des policiers et des paramilitaires se poursuivent avec force, un jeune a été atteint d'une balle dans la tête et vient de mourir", a tweeté la Conférence épiscopale du Nicaragua.
Le cardinal Brenes demande "d'arrêter le massacre". Le cardinal Leopoldo Brenes, président de la CEN, "demande au gouvernement qui est le seul responsable de ces événements, d'arrêter le massacre contre les personnes retranchées dans cette paroisse", selon la même source. Le nonce apostolique Stanislaw Waldemar Sommertag et le cardinal Brenes, qui jouent le rôle de médiateurs entre le gouvernement et l'opposition, étaient attendus samedi, avec une mission de l'Eglise catholique, à l'église de la Divine Miséricorde pour tenter d'en faire sortir les étudiants.
Les dizaines d'étudiants retranchés en sont finalement sortis samedi à la suite d'une médiation de l'Eglise catholique, après la fin de cette attaque ayant fait deux morts, ont annoncé des responsables religieux. "Nous demandons à Dieu de nous accompagner. Nous allons sauver les garçons", a déclaré le nonce apostolique Stanislaw Waldemar Sommertag en allant escorter les autocars qui transportaient les jeunes gens ainsi libérés de l'église de la Divine miséricorde.
Ortega accusé de corruption et de népotisme. Les étudiants sont le fer de lance d'une contestation massive depuis le 18 avril contre le président Ortega, 72 ans, à la tête de ce pays, le plus pauvre de l'Amérique centrale, depuis 2007, après l'avoir déjà été de 1979 à 1990. Il est accusé d'avoir durement réprimé les manifestations et mis en place avec son épouse une "dictature" marquée par la corruption et le népotisme. Ses adversaires demandent des élections anticipées ou son départ. Plus de 270 personnes ont été tuées et 2.000 blessées depuis le début de la contestation, selon des ONG.