Au Niger, la France acte l'impasse diplomatique et militaire. S'il avait fallu six mois à l'armée française pour quitter le Mali, elle se donne donc moitié moins de temps pour partir du Niger. Emmanuel Macron a annoncé le départ de l'ambassadeur et des 1.500 soldats, encore présents au Niger, avant la fin de l'année. Le défi logistique est de taille, d'autant que les Nigériens ont fermé leur ciel aux avions français.
Une opération militaire à part entière
Ce retrait est préparé comme une opération militaire à part entière. 1.500 soldats à évacuer, des dizaines de véhicules blindés Serval et Griffons, des camions de transport, un hôpital et des radars à démonter... Plusieurs options d’aiguillage sont sur la table comme la route du Sud vers les ports du golfe de Guinée, à Cotonou au Bénin ou Lomé au Togo, d'où ces milliers de tonnes de matériel militaire pourront ensuite être chargés sur des navires.
Un plan de retrait "multimodal"
Autre voie terrestre, celle de l'Est. Une route très longue de près de 2.000 km, qui mène à N'Djaména au Tchad, considérée par Paris comme la dernière place forte de la région où stationnent déjà 1.000 soldats tricolores. C'est sans compter les aéronefs de la base aérienne projetée de Niamey qui sont pour l’instant cloués au sol : au moins trois mirages 2000D, des drones Reaper, des hélicoptères, des avions de transport tactique type A400M.
Cette opération logistique doit se dérouler "en bon ordre et en sécurité", confie un haut gradé. Un plan de retrait "multimodal", poursuit cette source. Une sorte de combinaison de toutes ces options qui est réévaluée régulièrement en fonction de la situation.