L'Union européenne a condamné "fermement" vendredi le coup d'Etat militaire au Niger, et menacé de suspendre l'aide financière apportée à ce pays du Sahel. "Toute rupture de l'ordre constitutionnel aura des conséquences sur la coopération entre l'UE et le Niger, y compris la suspension immédiate de tout appui budgétaire", a averti le chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell, estimant que le renversement du président Mohamed Bazoum était "une atteinte grave à la stabilité et à la démocratie".
"Nous resterons en étroite coordination avec les chefs d'État" de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), l'UE réitérant "son soutien à l'action de l'organisation de la sous-région et aux efforts en cours pour permettre un retour immédiat à l'ordre constitutionnel", a poursuivi Josep Borrell.
"Partenaire exemplaire"
Le chef de la garde présidentielle, le général Abdourahamane Tchiani, s'est présenté vendredi comme "président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie", la junte qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum, lequel est séquestré depuis mercredi matin dans sa résidence privée à Niamey. Il y a trois semaines, lors d'une visite au Niger, Josep Borrell avait qualifié le pays de "partenaire exemplaire" de l'UE. "Le Niger est notre partenaire privilégié au Sahel, une région qui convulse avec une dérive autoritaire préoccupante. Ce pays (est) un havre de stabilité, qui jouit d'une vision de gouvernance et de développement que nous devons appuyer", avait-il assuré.
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Après le Mali et le Burkina Faso, le Niger, jusqu'alors allié des pays occidentaux, devient le troisième pays du Sahel, miné par les attaques de groupes liés à l'Etat islamique et à Al-Qaïda, à connaître un coup d'Etat depuis 2020. Le général Tchiani a justifié vendredi le coup d'Etat par "la dégradation de la situation sécuritaire". Le Mali et le Burkina Faso se sont notamment tournés vers la Russie après avoir exigé le départ des soldats français de leur sol.