Niger : quels sont les risques pour le groupe français Orano, ex-Areva, présent dans le pays ?
Alors que le Niger est touché par un coup d'État depuis mercredi dernier, le groupe français Orano poursuit ses activités d'extraction d'uranium dans le nord du pays. Cependant, depuis le putsch, le géant industriel français s'inquiète pour son activité dans le pays. Le groupe a d'ailleurs ouvert une cellule de crise dès l'annonce du coup d'État.
Après le coup d’État au Niger, Orano poursuit ses activités d’extraction d’uranium dans le nord du pays. Mais pour combien de temps ? Présente depuis près de cinquante ans au Niger , l’ex-Areva est partenaire dans trois mines d’uranium dans le pays et avait entamé un processus de diversification de son approvisionnement depuis plusieurs années. Mais depuis le putsch mercredi soir dernier, le géant industriel français s'inquiète pour son activité dans le pays. Le groupe a d'ailleurs ouvert une cellule de crise dès l'annonce du coup d'État.
300 soldats nigériens sécurisent la mine d'Arlit
Orano, possède sur place trois mines d'uranium dans le nord du pays, dont celle d'Arlit, toujours en cours d'exploitation. Dans un récent communiqué, le groupe fait état d'une situation normale sur le site et les ressortissants français ont été mis en télétravail. L'instabilité politique du pays expose dans l'immédiat les sites miniers à un double risque sécuritaire, pour Michel Galy, géopolitologue spécialiste de l'Afrique subsaharienne. "Pour le moment, il y a 300 soldats nigériens qui sécurisent la mine d'Arlit. Ils pourraient être retirés ou effectivement prendre le contrôle de la mine. Et l'autre risques est une réactivation des attaques djihadistes", souligne-t-il au micro d'Europe 1.
En 2010, Orano avait dû évacuer tous les ressortissants français de la mine d'Arlit après l'enlèvement de sept employés par Al-Qaïda. L'autre risque, c'est que les putschistes cherchent à nationaliser les sites miniers pour pouvoir les exploiter. "Pas sûr que le Niger en ait les capacités immédiatement, sauf à penser que d'autres acteurs extérieurs interviendraient. La Russie , par exemple, qui serait sans doute très intéressées par une nouvelle source d'approvisionnement en uranium", explique Michel Galy. L'uranium issu des mines du Niger représente près de 20% des importations françaises.