Onze soldats nigérians et trois civils ont été tués au cours d'une attaque menée par le groupe islamiste Boko Haram vendredi soir contre un poste militaire dans le nord-est du Nigeria, ont indiqué dimanche des témoins et des sources militaires. Des hommes armés qui étaient arrivés vendredi soir à bord de camions et sur des motos ont mené un raid avec des explosifs contre un poste-contrôle militaire dans le village de Bunari, près d'une caserne de la ville de Monguno dans l'Etat de Borno.
"Les attaquants ont pris le dessus sur les soldats." "Ils sont arrivés vers 18h30 et ont attaqué le poste-contrôle militaire, et des soldats ont ensuite ouvert le feu", souligne un habitant, Amadu Sheriff. "Les attaquants ont pris le dessus sur les soldats qui avaient pris position dans des tranchées près du poste militaire d'où ils ont combattu (avec leurs armes) les hommes armés de Boko Haram", a-t-il ajouté. Trois civils, dont une femme et son enfant, qui se trouvaient à proximité ont été tués au cours des échanges de tirs, a-t-il dit, ajoutant que les habitants de la zone avaient été évacués samedi avant de se diriger vers la localité voisine de Monguno par craintes de nouvelles attaques.
Les djihadistes se sont emparés d'un camion chargé d'armes. Cet habitant a ajouté avoir vu "deux ambulances transportant des soldats" vers Monguno, localité située à huit km du lieu de l'attaque. Une source militaire qui a confirmé cette attaque a indiqué que onze soldats avaient été tués. "Quatre véhicules militaires dont un blindé et un camion chargé d'armes ont été emmenés par les terroristes", a indiqué la source militaire s'exprimant sous couvert d'anonymat. Les attaquants ont été repoussés après l'arrivée de renforts militaires venus de Monguno, a-t-il dit.
Des remaniements dans la hiérarchie militaire. Vendredi, l'armée a annoncé des remaniements "majeurs" au sein de la hiérarchie militaire dans le Borno, avec notamment la nomination d'un nouveau commandant à la tête des opérations de contre-insurrection, le major-général Am Dikko. Ces attaques rappellent que Boko Haram reste une menace majeure malgré les affirmations répétées du gouvernement selon lesquelles le groupe djihadiste est sur le point d'être vaincu.