Nouvel attentat sanglant au Nigeria. Trois kamikazes se sont fait exploser vendredi sur un marché aux poissons de Konduga, dans le nord-est du pays, tuant 19 personnes. Cette attaque, qui n'a pas encore été revendiquée, porte la signature de Boko Haram, selon des miliciens luttant contre le groupe islamiste.
"Lieu de détente pour les habitants". Les explosions se sont produites vers 20h30 à Konduga, à environ 35 kilomètres au sud-est de la capitale de l'Etat de Borno, Maiduguri. Selon deux responsables de la milice engagée aux côtés de l'armée contre le groupe djihadiste, Babakura Kolo et Musa Ari, les kamikazes étaient tous des hommes. "Nous avons 19 morts et quelque 70 blessés (...) Deux des kamikazes ont attaqué le marché aux poissons Tashan Kifi, puis quatre minutes plus tard, un troisième a frappé à proximité", a déclaré Babakura Kolo. "Les victimes comprenaient 18 civils et un soldat. Le Tashan Kifi est un marché informel qui sert de restaurant, de marché et de lieu de détente pour les habitants".
20.000 morts depuis 2009. Selon Musa Ari, 22 des 70 blessés sont dans un état critique. "Il n'y a aucun doute quant à savoir qui est derrière ça : Boko Haram a ciblé Konduga à plusieurs reprises", a-t-il ajouté. L'armée et la police de l'Etat de Borno, épicentre de l'insurrection sanglante de Boko Haram, n'avaient pas réagi samedi matin. Le conflit a fait plus de 20.000 morts et plus de 2,6 millions de déplacés depuis 2009.
Attaques dans des villages reculés. L'armée et le gouvernement du Nigeria ont affirmé à plusieurs reprises que les djihadistes étaient sur le point d'être vaincus. Mais ils continuent de mener des attentats-suicides et des attaques dans des villages reculés de brousse ou en périphérie des villes importantes. Le 31 janvier dernier, deux femmes kamikazes s'étaient fait exploser dans le village de Mandarari, près de Konduga. Les explosions avaient eu lieu peu après une autre attaque suicide ayant fait quatre morts et 44 blessés dans un camp de déplacés de Dalori, à une vingtaine de kilomètres sur la même route de Maiduguri. Un quatrième kamikaze s'était également fait exploser à l'extérieur du camp.