Quarante-deux hommes, accusés d'être homosexuels et arrêtés le week-end dernier à Lagos, capitale économique du Nigeria, pays où l'homosexualité est un délit, étaient toujours en garde à vue mercredi. "Nous sommes toujours en train d'étudier leurs dossiers pour déterminer qui est coupable avant de les traduire en justice selon les termes de la loi", a expliqué à Olarinde Famous-Cole, porte-parole de la police pour l'Etat de Lagos.
"En garde à vue pour approfondir l'enquête." Dans la nuit de samedi à dimanche, des dizaines de personnes ont été arrêtées dans un hôtel du quartier de Owode-Onirin, dans l'extrême nord de Lagos, après un raid de la police. Parmi elles, 42 sont toujours détenues, sans que l'on connaisse la date d'une éventuelle libération ou de la tenue de leur procès. "Selon des habitants du quartier, certains d'entre eux étaient connus pour leur homosexualité", a affirmé Olarinde Famous-Cole. "Ils ont été placés en garde à vue pour approfondir l'enquête".
Des arrestations régulières au sein de la communauté LGBT. L'ex-président nigérian Goodluck Jonathan a fait voter en 2014 une loi qui bannit non seulement le mariage homosexuel, mais aussi la "cohabitation entre même sexe", et condamne de 10 à 14 ans de prison tout témoignage public de "relations amoureuses entre personnes de même sexe". Bien que personne n'ait été condamnée pour son homosexualité, les arrestations régulières entretiennent un climat de peur au sein de la communauté LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres), dans ce pays très religieux et conservateur.