Une centaine d'écolières enlevées le 19 février par des militants islamistes de Boko Haram à Dapchi, dans le nord-est du Nigeria, ont été ramenées mercredi matin à leur école par leurs ravisseurs, dans des circonstances qui soulèvent de nombreuses interrogations. Au moins 101 adolescentes -sur les 110 enlevés- ont été ramenées par des membres de Boko Haram, à bord de neuf camions, aux premières heures de la journée.
"La ville a exulté". Ils les ont "déposées sur la route, d'où elles ont naturellement rejoint leur foyer", a expliqué le ministre de l'Information, Lai Mohammed. "La ville a exulté, les gens priaient et tout le monde était très heureux", raconte Alhaji Deri, le père d'une des captives. Selon des témoignages recueillis, certains habitants de Dapchi, petite ville de l'Etat de Yobe, proche du Niger, ont salué chaleureusement les combattants à leur arrivée.
Cinq jeunes filles mortes au moment de la prise d'otages. Selon plusieurs témoignages d'anciennes captives, les combattants les ont "gardées dans une pièce" où elles pouvaient cuisiner et n'ont "jamais été maltraitées". Selon des témoins contactés avant leur libération, les captives étaient gardées sur des îles du lac Tchad, zone contrôlée par la faction reconnue par le groupe Etat islamique à qui Boko Haram a prêté allégeance en 2015. Cinq jeunes filles sont mortes au moment de la prise d'otages, vraisemblablement dans les camions qui les transportaient vers leur lieu de détention.
Un enlèvement qui rappelle celui de Chibok, en avril 2014. Cet enlèvement de masse, qualifié de "désastre national" par le président Muhammadu Buhari, s'est déroulé dans des circonstances quasi identiques au kidnapping de Chibok, en avril 2014, où plus de 200 lycéennes avaient été enlevées, déclenchant une vague d'émotion mondiale. Depuis, une centaine d'entre elles se sont échappées ou ont été libérées aux termes de négociations avec le gouvernement et d'échange avec des prisonniers. Quatre ans après leur kidnapping, une centaine d'entre elles, restent introuvables.