La contestation populaire contre la guerre que mène la Russie en Ukraine était jusqu'à maintenant mesurée dans le pays. Mais la mobilisation partielle annoncée mercredi par Vladimir Poutine a réveillé les peurs chez certains Russes. 25 millions d'entre eux sont potentiellement mobilisables pour aller au front. La colère semble gagner du terrain, à tel point que quelques milliers de personnes ont manifesté mercredi dans plusieurs grandes villes du pays.
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38 villes concernées par les manifestations
Des mobilisations spontanées ont rassemblé plusieurs milliers de personnes dans 38 villes de Russie, selon les informations rapportées par l'ONG OVD-Info. Des manifestations avec pour seul mot d'ordre : "non à la guerre". Sur une vidéo amateur publiée sur les réseaux sociaux par un manifestant, on voit des jeunes Russes, bras dessus, bras dessous, défiler dans les rues de la capitale. Un mouvement de protestation qui a mobilisé bien au-delà des deux grandes villes du pays, Saint-Pétersbourg et Moscou, selon les observateurs de l'ONG.
Les manifestations se sont aussi déroulées dans des villes moins importantes comme Iekaterinbourg dans l'Oural, Tomsk, ou Novossibirsk en Sibérie. Des villes où jusque-là peu de protestations anti-guerre avaient eu lieu.
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1.400 personnes arrêtées
La réponse à ces mobilisations spontanées a été immédiate de la part des forces de l'ordre : près de 1.400 personnes ont été arrêtées. Des manifestations parfois violentes. Sur Twitter, plusieurs vidéos montrent des manifestants embarqués de force dans des fourgons de police. L'objectif du Kremlin est de tuer dans l'œuf toute idée de contestation. En parallèle, d'autres vidéos parues jeudi matin montrent des hommes de tout âge, embarqués dans des bus au son du clairon. Il s'agirait, selon les informations de plusieurs journalistes russes et ukrainiens, des premiers recrutements des 300.000 réservistes annoncés par Vladimir Poutine.