En Turquie, plus rien n'est certain pour le président sortant Recep Tayyip Erdoğan. Ayant rassemblé un peu plus de 49% des voix, ce dernier se trouve dans une position délicate face à son principal adversaire Kemal Kiliçdaroglu, à la tête d'une coalition unie contre le chef d'État actuel. Dans le quartier de Kasımpaşa à Istanbul, où Recep Erdoğan a grandi, ses partisans restent confiants, tout comme celui qu'ils surnomment "le reïs".
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"Nous soutiendrons Tayyip jusqu'à notre mort !"
Dans la mosquée du quartier, qui jouxte la rue où il jouait au football dans son enfance, les prières sont principalement dirigées vers le président conservateur. "Nous soutiendrons Tayyip jusqu'à notre mort !", s'exclame Zifel, un vieillard à l'allure lente, les yeux rivés sur son téléphone et les chaînes d'information turques. "On contestera la victoire de Kiliçdaroglu. Si le reïs donne l'ordre de sortir dans la rue, nous sortirons", assure-t-il ensuite. "Car si l'opposant arrive au pouvoir, il y aura une guerre civile. Il va fermer les mosquées et les écoles coraniques."
Ce dimanche, les rues sont presque vides, comme plombées par le suspense. Dans une ruelle, Erden, un autre soutien du président sortant, a rassemblé ses amis autour d'un thé pour l'occasion. "Je vais surveiller les résultats toute la nuit. J'espère que le président Erdogan l'emportera, nous le soutenons tous !", affirme ce dernier avec conviction, avant de scander le nom de son candidat avec ses amis. Un homme sort la tête par la fenêtre pour se joindre à ces chants, à défaut de pouvoir fêter la victoire de son président.