Nouvelle-Calédonie 1:53
  • Copié
Sébastien Le Belzic / Crédit photo : LUDOVIC MARIN / AFP , modifié à
Alors que la Nouvelle-Calédonie est secouée par de violentes manifestations ces dernières heures, un autre facteur de déstabilisation se dessine sur l'archipel, l'influence de la Chine. L’Empire du Milieu tisse sa toile dans le Pacifique et lorgne les réserves de nickel calédoniennes quitte à soutenir les mouvements kanak indépendantistes.

Que se passe-t-il en Nouvelle-Calédonie ? Le Premier ministre Gabriel Attal a appelé mardi au dialogue et à l'apaisement au lendemain d'une nuit d'affrontements d'une rare violence dans l'archipel, alors que le vote des députés sur la révision constitutionnelle décriée par les indépendantistes a été maintenu. Mais un autre facteur de déstabilisation de la Nouvelle-Calédonie se dessine, l’influence de la Chine. L’Empire du Milieu tisse sa toile dans le Pacifique et lorgne les réserves de nickel calédoniennes quitte à soutenir les mouvements kanak indépendantistes.

Porte d'entrée d'intérêts géostratégiques

L'objectif principal de Pékin est de mettre la main sur les réserves de Nickel de l’Archipel. La Nouvelle-Calédonie possède la deuxième réserve au monde de ce métal indispensable à la fabrication des batteries pour les véhicules électriques. Mais ce n’est pas le seul intérêt de la Chine explique Anna Creti professeur d’économie à l’Université Paris Dauphine. "Le nickel est un peu la porte d'entrée d'intérêts géostratégiques. Il ne faut pas négliger aussi la situation géographique de la Nouvelle-Calédonie et le fait qu'elle représente aussi, dans la stratégie d'expansion de la Chine, l'acquisition également d'une ouverture vers l'espace maritime qui est important et qui ne couvre pas une zone dans laquelle ils sont présents", précise-t-elle au micro d'Europe 1.

Une Nouvelle-Calédonie indépendante tomberait de facto dans la sphère d’influence chinoise comme avant elle le Vanuatu et d’autres territoires du Pacifique. Raison pour laquelle les services de renseignements français assurent que la Chine soutient les mouvements indépendantistes kanak via notamment l’Association de l’amitié́ sino-calédonienne contrôlée et financée par le Parti communiste chinois. Dans un rapport publié en 2021 par l'Institut d'études stratégiques de l'École militaire, qui dépend du ministère français de la Défense, les autorités françaises mettaient déjà en garde contre le fait qu'une Nouvelle-Calédonie indépendante serait de facto sous l'influence de la Chine.