Les grandes puissances qui ont participé aux négociations ont lâché un "ouf" de soulagement mardi. Un accord sur le nucléaire iranien a été conclu après deux ans de discussions. L’Iran pourrait donc sortir de son isolement international, au grand dam d’Israël. Benjamin Netanyahou, Premier ministre israélien, a d’ailleurs qualifié cette issue comme une "erreur historique".
L’équilibre bouleversé. Selon la lecture du Premier ministre israélien, "l'Iran va recevoir des centaines de milliards de dollars qui vont lui permettre de faire fonctionner sa machine de terreur, son agression et son expansion au Moyen-Orient et dans le monde entier". L’accord prévoit une levée des sanctions économiques internationales qui frappent l’Iran depuis 2006.
Le ministre de la Défense Moshé Yaalon a, lui aussi, dénoncé une "tragédie pour tous ceux qui aspirent à la stabilité régionale et craignent un Iran nucléaire". Le retour de Téhéran dans le jeu diplomatique change considérablement la donne pour les coopérations internationales sur les conflits du Moyen-Orient, comme en Irak ou en Syrie.
Netanyahou resté hors des discussions. Avant même l’annonce officielle, comme lors de la conclusion du pré-accord en avril, Benjamin Netanyahou avait dit son mécontentement face à l’issue que semblait prendre les négociations dont il était exclu. Mais l’opposition politique israélienne a dénoncé le Premier ministre comme responsable de cet accord. Le travailliste Isaac Herzog a déploré : "Un des éléments les plus graves de la situation actuelle est que l'accord qui affecte le plus l'existence d'Israël depuis plusieurs décennies a été signé en l'absence totale d'Israël". En cause, selon lui : les difficiles relations entre Benjamin Netanyahou et Barack Obama. "Les intérêts d'Israël ont été abandonnés – en partie à cause des différends personnels entre Netanyahou et Obama", a-t-il encore regretté.
Israël menace. Le président américain Barack Obama a indiqué qu’il téléphonerait au Premier ministre israélien dans la journée de mardi. Le ministre israélien de la Défense Moshé Yaalon a, lui, ddéclaré : "Nous savions très bien que le désir de signer un accord était plus fort que tout, et nous ne nous sommes donc pas engagés à empêcher un accord". Selon des experts, la classe politique israélienne pourrait tenter d'encourager les républicains américains à bloquer la levée des sanctions. Benjamin Netanyahou a enfoncé le clou, rappelant que son pays "n’est pas lié à cet accord […] car l’Iran continue à vouloir notre destruction". Si cette option était entre parenthèses ces derniers temps, des responsables israéliens ont toujours gardé la possibilité d’une action militaire contre l’Iran. "Nous saurons toujours nous défendre", a promis mardi Benjamin Netanyahou.