Le 14 juillet 2015, l'accord sur le nucléaire iranien est conclu entre la République islamique, les cinq membres du Conseil de sécurité de l'ONU, et l'Allemagne. Des scènes de liesse s'organisent alors dans les rues de Téhéran pour célébrer la levée des sanctions internationales.
Trois ans plus tard, le Président américain, Donald Trump, a décidé que les Etats-Unis allaient se retirer de l'accord. "L’ambiance est forcément très différente de celle que l’on a vécue le 14 juillet 2015, où tout le monde était dans les rues pour célébrer l’ouverture, l’espoir, un avenir pour l’Iran et le peuple iranien", concède au micro d'Europe 1 Mariam, une Franco-Iranienne qui réside à Téhéran. "Aujourd’hui, les portes se referment et le silence en dit long", poursuit-elle.
Les gens vont "se demander comment faire une simple course". En 2015, beaucoup d'Iraniens avaient espéré l'amélioration de la situation économique, le pays étant fortement touché par le chômage. "La première chose que les Iraniens vont faire c’est regarder le taux du dollar et se demander comment ils vont faire une simple course", estime Mariam, alors que se profile le spectre de l'inflation pour le pays. "J’ai juste envie que vous imaginiez ce que cela peut être que d’aller acheter un simple paquet de cigarettes à 7 euros, par exemple aujourd’hui, et que ce même paquet demain vous coûte 14 euros", estime-t-elle.
"Que ce régime soit totalement anéanti". Le président iranien, Hassan Rohani, avait été élu en 2013 sur la promesse de l'amélioration de la situation économique. Le chef de l'Etat modéré se retrouve aujourd'hui en difficulté. "Cette situation peut aussi causer une guerre interne. Les gens sont fatigués, on le ressent dans la rue et aussi, ce que l’on entend beaucoup, c’est que les gens ont envie que ce régime saute", avance Mariam, estimant que certains dans le pays espèrent que "les choses changent vite et que ce régime soit totalement anéanti".