Offensive turque contre les forces kurdes : "Erdogan attaque les civils en ce moment, pas seulement les militaires"

Des milliers de personnes ont déjà fui la zone, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme. 0:59
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Pauline Jacot, édité par Antoine Terrel , modifié à
ELLE TÉMOIGNE DE - Alors que l'offensive turque contre les forces kurdes en Syrie a déjà fait 15 morts, des milliers de personnes fuient les zones bombardées du nord-est de la Syrie. "Beaucoup de gens ne savent pas ce qu'ils vont devenir", dénonce sur Europe 1 la journaliste kurde Nuvin Ibrahim. 
TÉMOIGNAGE

Lancée mercredi, l'offensive turque contre les forces kurdes du nord-est de la Syrie a déjà fait 15 morts, dont 8 civils, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Alors que plusieurs zones ont été bombardées par l'aviation et l'artillerie, le gouvernement turc a également annoncé le début de la phase terrestre de l'opération, avec l'arrivée sur le sol syrien de militaires turcs. Cette décision de Recep Tayyip Erdogan a suscité une vague de critiques internationales et sera au cœur d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU.

En attendant, sur place, les civils s'inquiètent et espèrent recevoir rapidement l'aide des puissances internationales alliées, comme l'explique la journaliste kurde Nuvin Ibrahim, au micro d'Europe 1. 

"Beaucoup de gens ne savent pas ce qu'ils vont devenir"

"Les gens sont effrayés, certains commencent à fuir, à rejoindre d'autres villes plus au sud", explique-t-elle, rapportant qu'"un petit garçon de 5 ans a été blessé et transporté à l'hôpital". Depuis le début de l'offensive, des milliers de déplacés ont commencé à fuir les zones bombardées, a indiqué mercredi l'OSDH. "Beaucoup de gens ne savent pas ce qu'ils vont devenir, des réfugiés peut être, personne ne sait...", confirme Nuvin Ibrahim. Et de dénoncer : "Le problème, c'est qu'Erdogan attaque les civils en ce moment, pas seulement les militaires. Les civils, ce sont les victimes aujourd'hui".  

Pour la journaliste kurde, installée au nord-est du pays, une réaction forte de la communauté internationale est urgente. "On sait qu'on est seuls, comme toujours, mais on ne peut pas se défendre seuls contre les frappes aériennes. On espère que les puissances internationales vont faire quelque chose pour aider les gens ici".