L'objectif de cette conférence sur le Liban, lancée par le président Emmanuel Macron, est d'avancer vers un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah et d'apporter une aide humanitaire aux déplacés de guerre. Dans son discours prononcé en ouverture de ce sommet, Emmanuel Macron a annoncé que la France allait débloquer 100 millions d'euros pour le Liban.
Le chef de l'État français a aussi répondu à Benjamin Netanyahu, qui s'est exprimé mercredi soir dans une interview exclusive donnée à Laurence Ferrari sur Europe 1.
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"Nous combattons pour vous aussi"
Durant cet entretien, Benjamin Netanyahu s'est dit extrêmement déçu par Emmanuel Macron qui, à ses yeux, a pris des décisions contre son pays. Pourtant, "notre victoire est votre victoire", a expliqué le Premier ministre israélien en s'adressant directement aux Français.
"Je veux que les Français m'écoutent et m'entendent. Nous combattons pour vous aussi. Ce n'est pas seulement du terrorisme, c'est pire que cela. Ces gens-là vous tueraient tous s'ils le pouvaient. Nous combattons ces terroristes qui sont des islamistes radicaux et ils assassinent des chrétiens, des arabes, des juifs. Ils assassinent tout le monde. C'est une guerre de civilisation contre la barbarie", a-t-il déclaré, estimant que "la France doit soutenir Israël".
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Double jeu
Une vision de la situation qu'Emmanuel Macron ne partage pas du tout. Ce dernier a ainsi répondu à la déclaration de Premier ministre israélien lors de l'ouverture de la conférence sur le Liban : "Je ne suis pas sûr qu'on défende une civilisation en semant soi-même la barbarie. Je suis sûr d'une chose, c'est que la possibilité d'une civilisation se joue au Liban, c'est-à-dire la possibilité pour des femmes et des hommes dont les origines sont différentes, dont les religions sont différentes, de partager un même territoire et de vivre pour un même projet", accusant Israël de semer la barbarie.
Le spécialiste en géopolitique des conflits et ancien ministre Pierre Lellouche, s'étonne ce soir du double jeu d'Emmanuel Macron concernant l'État hébreu. "Ça en dit long, surtout sur le président lui même et sur l'abaissement de la voix de la France qui en résulte sur Macron. Il nous a habitués à faire du en même temps aussi en politique étrangère, en disant tout et le contraire de tout", relate-t-il, avant de rappeler qu'au lendemain du 7 octobre, Emmanuel Macron s'était "précipité à Tel-Aviv, embrassant Netanyahou et lui proposant même de faire renaître la coalition anti Daech pour l'appliquer contre le Hamas".