Un projet de résolution sur le Yémen présenté au Conseil de sécurité de l'ONU lundi appelle à une trêve immédiate dans la ville portuaire de Hodeida et donne un délai de deux semaines aux belligérants pour lever tous les obstacles au passage de l'aide humanitaire. La Grande-Bretagne a présenté ce projet de résolution aux 14 autres membres du Conseil de sécurité, après avoir entendu vendredi le rapport d'un médiateur onusien chargé d'organiser des négociations de paix en Suède pour mettre fin à la guerre qui ravage le Yémen depuis presque quatre ans. La date pour voter sur ce texte n'a pas encore été fixée.
La pire crise humanitaire au monde. Le conflit au Yémen a fait quelque 10.000 morts et a entraîné la pire crise humanitaire au monde, selon l'ONU. Le projet de résolution augmenterait la pression sur la coalition emmenée par l'Arabie saoudite ainsi que sur les rebelles Houthis soutenus par l'Iran pour qu'ils négocient un accord sur le Yémen, où des millions de personnes sont menacées par la famine. Le texte appelle "toutes les parties prenantes dans le conflit à une cessation des hostilités dans le gouvernorat d'Hodeida, à cesser toutes les attaques dans les zones densément habitées par des civils à travers le Yémen et à cesser toutes les attaques de missiles et de drones contre les pays de la région et les zones maritimes".
Hodeida, un port stratégique. Il demande également aux belligérants de permettre "l'accès sans entrave de la nourriture, de l'eau, du carburant, des médicaments du commerce ou humanitaires et d'autres importations cruciales à travers le pays y compris en levant, dans les deux semaines suivant l'adoption de cette résolution, tout obstacle bureaucratique qui pourrait restreindre ces flux". Hodeida, sur la mer Rouge, est contrôlée depuis 2014 par les rebelles. Le port de cette ville est le point d'entrée de plus des trois quarts des importations et de l'aide humanitaire internationale au Yémen. L'Arabie saoudite et ses alliés accusent les rebelles de faire transiter clandestinement des armes venues d'Iran par Hodeida et ont imposé un blocus quasi total au port. Les Houthis et l'Iran nient ces accusations. La coalition anti-rebelles a lancé en juin une offensive pour reprendre la ville.