La justice italienne a ordonné mardi le débarquement à Lampedusa, en Sicile, des migrants recueillis par l'Open Arms et la mise sous séquestre de ce navire espagnol, a-t-on appris de sources judiciaires.
Le navire mis sous séquestre le temps d'une enquête
Le procureur d'Agrigente, Luigi Patronaggio, après une inspection de la police judiciaire et de deux médecins, a décidé que compte tenu de la situation difficile à bord, les rescapés devaient être débarqués dans les prochaines heures sur la petite île sicilienne. Le procureur a pris aussi la décision de mettre préventivement sous séquestre le navire de l'ONG espagnole Proactiva Open Arms, dans le cadre d'une enquête contre X pour séquestration de personnes, omission et refus d'actes officiels, dont le ministre de l'Intérieur Matteo Salvini a affirmé, sur Facebook, qu'elle le vise directement.
"Si quelqu'un pense me faire peur avec la énième plainte et demande de procès, il se trompe. Ce serait une blague d'être parvenu à convaincre l'Espagne d'envoyer un navire (pour récupérer les migrants) et maintenant d’œuvrer à les faire débarquer en Italie et faire juger le ministre de l'Intérieur qui continue de défendre les frontières du pays", a-t-il dit sur Facebook.
La décision du procureur a été annoncée peu de temps après le départ d'Espagne d'un navire militaire sur lequel étaient censés être transbordés la centaine de migrants encore à bord de l'Open Arms. Madrid avait pris cette décision après qu'une dizaine de migrants s'étaient jetés à l'eau dans un geste désespéré pour rallier à la nage l'île italienne.
Certains migrants à bord depuis 19 jours
Le navire étant stationné depuis jeudi à quelques centaines de mètres des côtes de Lampedusa, les migrants se sont vu refuser l'accès de l'île par les autorités italiennes, même si six pays européens (France, Allemagne, Luxembourg, Portugal, Roumanie et Espagne) se sont engagés à les accueillir.
Secourus au large de la Libye par l'ONG espagnole Proactiva Open Arms, certains de ces migrants sont à bord du bateau depuis 19 jours, autant que ceux qui avaient été secourus par le SeaWatch3 fin décembre avant leur débarquement à Malte le 9 janvier dernier.