Ils se sont laissé une semaine de répit pour finaliser leur accord. A quelques jours de la date limite, plusieurs diplomates font preuve d'optimisme sur l'issue des négociations relancées après l'arrivée au pouvoir du nouveau président iranien Hassan Rohani. Les Etats-Unis, l'Iran mais aussi la Russie ont envoyé des messages conciliants ces derniers jours.
John Kerry, le chef de la diplomatie américaine, a salué vendredi le travail de toutes les parties. "Nous avons des questions difficiles, mais il y a un authentique effort de tous pour être sérieux (...) Les deux parties travaillent très dur, dans la bonne volonté, pour faire des progrès et nous faisons des progrès", a-t-il déclaré. Son homologue iranien Javad Zarif a lui indiqué : "Nous n'avons jamais été aussi proches d'un accord", même s'il n'est pas "certain". Le négociateur russe, Sergueï Riabkov, a également envoyé un message rassurant : "Je ne peux pas prédire combien d'heures il faudra pour résoudre cette affaire. Mais chaque partie est d'avis que le dossier sera résolu dans les jours qui viennent, sans recourir à de nouveaux délais ou à des alternatives dangereuses".
Un accord potentiellement historique. Les grandes puissances impliquées (Russie, Etats-Unis, France, Chine, Royaume-Uni, Allemagne et Union Européenne) et l'Iran avaient conclu un accord-cadre le 2 avril, se laissant quelques semaines pour finaliser les détails du dossier. Si un accord est conclu, il permettrait potentiellement de lever les lourdes sanctions économiques qui pèsent sur l'Iran. En échange de quoi, les grandes puissances devraient obtenir l'assurance que le régime iranien ne cherche pas à mettre la main sur la bombe atomique et se cantonne à développer son nucléaire civil.
Un peu de prudence tout de même. Pour autant, les négociateurs maintiennent un peu de prudence. John Kerry a indiqué que le travail continuerait dans les jours qui viennent. Par ailleurs, en parallèle des discussions diplomatiques, le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Yukiya Amano, a fait preuve de davantage de circonspection, après une visite surprise à Téhéran jeudi. S'il a évoqué une "meilleure compréhension" avec le régime iranien, il a estimé que "plus de travail était nécessaire".
Ensemble contre l'EI ? Le ministre iranien des Affaires étrangères s'est également projeté concernant une éventuelle coopération avec les grandes puissances sur d'autres questions, évoquant des "défis communs". "Nous sommes prêts à ouvrir de nouveaux horizons pour affronter les défis importants et communs. Aujourd'hui, la menace commune est le développement de l'extrémisme violent et de la barbarie sans limites", a-t-il dit, faisant allusion au groupe Etat islamique. "Pour affronter ce nouveau défi, de nouvelles approches sont absolument nécessaires", a souligné le chef de la diplomatie iranienne, évoquant "une bataille existentielle". Avant de pouvoir travailler ensemble sur la sécurité, les grandes puissances et l'Iran devront donc boucler le dossier nucléaire avant le 7 juillet.