Ce devait être jeudi, ce sera finalement vendredi : la réunion de la dernière chance entre le Royaume-Uni et la France, en conflit ouvert sur la question de la pêche dans la Manche, se tiendra à Bruxelles, à la Commission européenne. Paris temporise avec l’espoir de parvenir enfin à une entente avec Londres. Le tête-à-tête de jeudi entre Clément Beaune, secrétaire d'État aux affaires européenne, et David Frost, secrétaire d'État britannique chargé du Brexit, devait être le rendez-vous de la dernière chance. Avec la réunion de Bruxelles, vendredi, le compte à rebours est retardé de 24 heures.
L'Élysée anticipe "le moment de vérité"
Le dernier mot dans ce conflit sera donc prononcé vendredi. Bruxelles redevient donc le point de chute de la mésentente franco-britannique, ce qui était le souhait de l'Élysée. Depuis le début du conflit, Emmanuel Macron et son entourage n’ont de cesse de répéter qu’il s’agit avant tout d’un sujet européen, alors que Boris Johnson en fait une affaire personnelle contre la France.
Reste à savoir si la capitale de l’Union européenne sera propice à la désescalade. "Ce sera le moment de vérité", avance à l'Élysée un conseiller selon qui "Paris a fait preuve de bonne volonté et, si rien ne bouge, il faudra agir". Autrement dit, l'exécutif pourrait rendre effectives les menaces françaises. Les navires britanniques ne pourraient alors plus débarquer leur cargaison dans nos ports à compter de samedi.
Des mises en garde de part et d'autre
Avant cela, l'heure est aux mises en garde : le porte-parole du gouvernement a réaffirmé que le gouvernement français attendait de Londres qu'il "respecte" ses engagements post-Brexit, notamment "sur les licences de pêche", réfutant l'idée que l'accord signé ait été "vague" sur ce point. L'accord post-Brexit "n'est pas comme un menu entrée-plat-dessert qui peut venir séparément", a-t-il dit de façon imagée.
Mardi, le Premier ministre britannique Boris Johnson avait indiqué que la position britannique dans ce conflit restait la même : "Vous demandez si le Royaume-Uni a changé de position sur la question de la pêche. La réponse est non", a déclaré le dirigeant conservateur lors d'une conférence de presse à la COP26.