Pékin a fustigé mercredi "une logique de bandits" au lendemain de la promulgation d'une loi controversée sur la sécurité à Hong Kong, condamnée par 27 pays à l'ONU et sous la menace de sanctions des Etats-Unis. Promulguée mardi par le président chinois Xi Jinping après avoir été adoptée par le Comité permanent du Parlement, une instance soumise au Parti communiste chinois (PCC), la nouvelle loi permet de réprimer quatre types de crimes contre la sécurité de l'Etat : les activités subversives, la sécession, le terrorisme et la collusion avec des forces étrangères.
"De quel droit êtes-vous agressifs avec nous ?"
La loi est accusée par ses détracteurs d'être une tentative d'étouffement de l'opposition à Hong Kong. Elle prévoit que la justice chinoise est compétente pour les atteintes "graves" à la sécurité et la prison à vie pour les crimes contre la sécurité nationale. Vingt-sept pays du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, dont la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne et le Japon, ont condamné cette nouvelle loi, tandis que les Etats-Unis ont menacé la Chine de représailles, promettant de ne pas "rester les bras croisés pendant que la Chine engloutit Hong Kong dans sa gueule autoritaire".
"Nous ne vous avons pas provoqués. De quel droit êtes-vous agressifs avec nous ?", s'est interrogé mercredi devant la presse le directeur adjoint du Bureau des affaires de Hong Kong et Macao du régime communiste, Zhang Xiaoming, estimant que la loi imposée mardi ne "regardait pas" les pays étrangers. "Quant aux pays qui ont déclaré qu'ils imposeraient de lourdes sanctions à certains responsables chinois, je considère qu'il s'agit d'une logique de bandits", a-t-il déclaré.
Les Etats-Unis se penchent sur un système de sanctions automatiques
"Aujourd'hui est un triste jour pour Hong Kong, et pour tous les amoureux de la liberté en Chine", a dénoncé le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo, dans un communiqué. Le Sénat des Etats-Unis a approuvé la semaine dernière à l'unanimité un texte prévoyant des sanctions automatiques contre les responsables chinois qui violent les obligations internationales de la Chine en faveur de l'autonomie de Hong Kong. Cette proposition de loi doit encore passer le cap de la Chambre des représentants puis être promulguée par le président Donald Trump. Les noms des responsables chinois visés ne sont pas précisés.
La loi sur la sécurité nationale à Hong Kong est entrée en vigueur mardi, soit un peu plus d'un an après le début des manifestations monstres dans le territoire autonome contre l'influence du gouvernement central. Elle coïncide avec le 23e anniversaire, ce mercredi, de la rétrocession de Hong Kong à la Chine par la Grande-Bretagne. Fin mai, Washington avait déjà frappé fort en révoquant le statut commercial préférentiel de Hong Kong.