Le tennis féminin mondial est déterminé à remporter son bras de fer face au pouvoir chinois. Mercredi, l'instance organisatrice du circuit féminin, la WTA, a suspendu tous ses tournois en Chine. Une décision avec de grandes conséquences financières puisque le pays représente près de la moitié des revenus de la Fédération. Et pourtant, la WTA ne changera pas d'avis tant qu'elle n'aura pas rencontré la joueuse, muselée par Pékin depuis ses accusations d'agression sexuelle contre un ancien vice-Premier ministre.
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Le CIO fait l'autruche
Le Comité olympique, lui, aurait échangé avec la championne cette semaine. A deux mois des JO d'hiver de Pékin, le CIO ne veut pas froisser le pays hôte. C'est le deuxième contact en dix jours entre le patron du CIO et la championne chinoise de tennis. Signe de la fébrilité grandissante des instances du sport mondial, le CIO dit partager la même inquiétude que beaucoup de sportifs concernant Peng Shuai. Mais le comité défend une approche humaine. Selon lui, la championne de tennis semble se trouver en sécurité, mais n'est toujours pas libre de ses mouvements.
Pékin dénonce une "politisation du sport"
C'est la raison pour laquelle la WTC a pris tout le monde à contrepied en annulant sine die tous les tournois de tennis organisés en Chine, soit dix au total, dont les masters féminins dotés de 14 millions de dollars de récompense. Réponse lapidaire du porte-parole de la diplomatie chinoise : "Nous avons déjà développé notre position. Nous sommes fermement opposés à toute politisation du sport."
Un sacré revers pour Pékin à l'approche des Jeux olympiques d'hiver. Car l'affaire apporte de l'eau au moulin à ceux qui demandent un boycott des Jeux olympiques en raison des violations des droits de l'homme en Chine. Il reste deux mois tout juste à Pékin pour reprendre l'avantage, sous peine de ternir encore un peu plus son image.