La guerre en Ukraine inquiète de plus en plus les voisins de la Russie, à commencer par la petite Estonie. Le petit État, qui partage ses frontières communes avec le grand voisin russe, est persuadé d'être la prochaine cible de Moscou. Il réarme dans l'urgence et multiplie son budget défense par deux. Oubliez l'inflation à 25% - le plus important de l'Union européenne - l'électricité hors de prix et la pauvreté galopante, la crainte d'une invasion dilue les difficultés du quotidien.
"On a toujours dit qu'il y avait un danger juste à côté"
Aucune grève ou manifestation contre ces orientations budgétaires. Le pays fait bloc, ce qui n’a pas surpris Getter, une jeune Estonienne engagée dans l’armée… "Ça fait des années qu'on a ce pays à côté de nous, on était sous l'Occupation, on sait ce que c'est, on a toujours dit qu'il y avait un danger juste à côté, nous, on est pas vraiment surpris de ce qui se passe", explique-t-elle au micro d'Europe 1.
La société toute entière est traversée par la menace du voisin russe. Dans les campagnes, ce commandant de district prépare les civils à bas bruit. "Les civils nous aide. Ils nous donnent à manger, [ils nous donnent] des médicaments. Et si nous étions en difficulté, ils pourraient nous cacher dans leur maison, ils sont là pour nous et nous soutiennent", affirme-t-il.
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L'Estonie "sait qu'elle doit sa survie à l'OTAN"
Avec seulement 6.000 militaires, l'Estonie "sait qu’elle doit sa survie à l'Otan", décrypte une source diplomatique. Mais la voix de la France entre fermeté et dialogue avec Vladimir Poutine peine à être comprise. Raison pour laquelle, selon nos informations, une visite française de haut niveau est en discussion. Pour apporter dans les prochaines semaines un message politique de soutien aux Estoniens.