L'armée philippine a annoncé une alliance avec ses anciens ennemis de la rébellion musulmane pour tenter de mater un groupe djihadiste qui a pris les armes dans le sud de l'archipel. Les forces de sécurité sont engagées sur plusieurs fronts sur l'île de Mindanao, dans le sud des Philippines, contre des mouvements islamistes. Elles luttent notamment toujours dans la grande ville de Marawi contre des djihadistes se réclamant du groupe Etat islamique qui y sont retranchés depuis fin mai.
Une faction proche de l'idéologie de l'EI. L'armée est également confrontée, au sud de Marawi, dans les environs de la localité de Datu Salibo, à une soixantaine de combattants emmenés par Esmael Abdulmalik, alias Abu Turaifi. Cet ancien leader de la guérilla du Front Moro islamique de libération (Milf) dirige désormais le Jama'at al-Muhajirin wa al-Ansar bi al-Filibin (JMAF), une faction dissidente à l'idéologie proche de celle du groupe Etat islamique. Le Milf, qui compte 10.000 combattants, est le principal groupe rebelle musulman des Philippines avec lequel le gouvernement a lancé des négociations de paix. Cette rébellion a fait 100.000 morts selon le gouvernement philippin.
La lente mise en place du processus de paix. En dépit de l'accord de paix de 2014, le Milf n'a toujours pas désarmé. Il attend auparavant le vote d'une loi censée reconnaître une autonomie aux zones musulmanes de l'archipel à majorité catholique. Plusieurs factions continuent de se battre, capitalisant sur la frustration grandissante face à la lenteur du processus de paix.