La ministre des Affaires étrangères suédoise Margot Wallström a essuyé des larmes lors d'un débat à la télévision jeudi soir à la vue de la photo du petit Aylan Kurdi, enfant syrien échoué sur une plage turque. Ce cliché a bouleversé jeudi toute l'Europe.
"Un visage, un nom". Margot Wallström était interrogée sur la chaîne publique SVT, qui lors d'une soirée spéciale sur le drame des réfugiés a diffusé un reportage sur cette image. Après des extraits d'un entretien radiophonique avec le père de cet enfant, le présentateur a demandé à la ministre ce qu'elle ressentait. "Je pense que cette image nous a fait quelque chose, à nous tous autant que nous sommes. Parce que c'est devenu un visage et un nom, et une histoire. Pas seulement des bateaux avec des foules de réfugiés, mais l'horreur", a-t-elle répondu, en séchant quelques larmes.
"Agir pour lui". "Ça a du moins imposé une exigence qui est que maintenant nous devons agir pour lui, et pour tous les autres. C'est aussi une forme de deuil et c'est une colère de voir que ça se passe ainsi, que ça continue. Parce qu'avant c'étaient de grands nombres et c'étaient des bateaux, des gens qui en quelque sorte n'avaient pas de visage", a-t-elle poursuivi. La sociale-démocrate a affirmé qu'elle militerait pour d'autres pays européens fassent un effort comparable à celui de la Suède dans l'accueil des réfugiés.
Le père d'Aylan a raconté jeudi comment ses fils de trois et cinq ans ainsi que leur mère avaient péri, avec neuf autres réfugiés syriens, dans le naufrage de leur embarcation en pleine nuit alors qu'ils tentaient de rallier l'île grecque de Kos, porte d'entrée vers l'Union européenne.