Le chef du gouvernement italien, Matteo Renzi, a réagi jeudi à la photographie de l'enfant migrant échoué, mort, sur une plage turque. Il a estimé que l'Union européenne ne pouvait pas se contenter de s'émouvoir devant des images "qui serrent le cœur et secouent l'âme".
L'émotion ne suffit pas. "L'Europe ne peut pas seulement s'émouvoir, elle doit aussi se bouger", a déclaré Matteo Renzi lors d'une conférence de presse. "L'Europe a le devoir de donner une réponse unitaire qui part d'un droit d'asile européen, d'initiatives européennes sur l'accueil et la gestion de l'urgence, de mesures européennes de rapatriements et d'une stratégie globale dans les pays d'origine", a-t-il expliqué, précisant que la situation actuelle n'est pas "la faute de l'Europe. Matteo Renzi l'a martelé : "l'heure n'est pas à la démagogie mais au sérieux de la politique. Si un enfant risque de se noyer, il faut tout faire pour le sauver".
L'Italie en première ligne. En juin dernier, Matteo Renzi avait déjà interpellé l'Europe sur la question des migrants. Lors d'un débat à Bruxelles avec ses collègues européens, il s'était exclamé : "ou vous êtes solidaires, ou ne nous faites pas perdre notre temps". L'Italie est en première ligne avec la Grèce de la crise des migrants. Depuis le début de l'année, plus de 115.000 migrants, dont de nombreux réfugiés syriens ou érythréens, sont arrivés par la mer en Italie, et le double sur les côtes hellènes, selon le dernier bilan jeudi des autorités.
Une réunion à 16 heures à l'Elysée. François Hollande a convoqué jeudi après-midi une réunion d'urgence avec tous les ministres concernés à l'Elysée. L'objectif de la réunion : trouver une solution au niveau national, mais aussi définir précisément la position française au niveau européen.