Les Etats-Unis ont annoncé jeudi l'inculpation de deux Chinois accusés d'avoir mené des cyberattaques contre 12 pays, s'attirant une réaction furieuse de Pékin.
Poursuivis pour "association de malfaiteurs". Zhu Hua et Zhang Shilong, "des pirates informatiques associés au gouvernement chinois", sont notamment poursuivis pour "association de malfaiteurs" en vue de commettre des intrusions et des fraudes informatiques. Selon l'acte d'accusation, les deux hommes font partie d'un groupe connu sous le nom d'APT 10 qui agit depuis la Chine en coordination avec le ministère de la Sécurité d'Etat.
Vols de secrets industriels. De 2006 à 2018, ce groupe a mené "une campagne mondiale d'intrusion dans des ordinateurs" pour voler des données confidentielles et des secrets industriels à des dizaines d'entreprises dans 12 pays, dont les Etats-Unis, la France, l'Allemagne, le Canada et le Royaume-Uni, selon le ministère américain de la Justice.
Washington dénonce une "tricherie". Selon Washington, les pirates présumés ciblaient particulièrement des sociétés spécialisées dans la gestion à distance des services informatiques d'autres entreprises ou organisations. Parmi leurs victimes se trouvent une institution financière mondiale, trois entreprises de télécommunications, un fournisseur de pièces automobiles... "Il s'agit tout simplement de tricherie et de vol, et ça donne à la Chine un avantage injuste aux dépens des entreprises et des pays qui respectent les règles internationales", a dénoncé le numéro deux du ministère de la Justice, Rod Rosenstein, lors d'une conférence de presse. La publicité donnée aux inculpations vise à mettre la Chine face à ses responsabilités, a-t-il expliqué.
"Il va être difficile pour la Chine de feindre l'ignorance", maintenant que les Etats-Unis ont rendu public un acte d'accusation très précis et détaillé, a-t-il estimé. "L'Amérique et ses alliés savent ce que la Chine fait. Nous savons pourquoi elle le fait. Et dans certains cas, nous savons même qui sont les individus" derrière les ordinateurs, a énuméré Rod Rosenstein.
Pour Pékin, des accusations "montées de toutes pièces". Dans un communiqué, la diplomatie chinoise a promptement réagi en dénonçant vendredi matin des accusations "montées de toutes pièces". Accusant les Etats-Unis de se livrer eux-mêmes à l'espionnage informatique du reste du monde, Pékin appelle les autres pays à "cesser de diffamer délibérément la Chine afin de ne pas nuire à leurs relations bilatérales" avec elle.