La fête a tourné court à Barcelone, mardi soir. En annonçant d'abord l'indépendance de la Catalogne, puis dans la foulée sa suspension, le président séparatiste Carles Puigdemont a voulu jouer la montre, au risque de semer la confusion sur ses intentions.
"Le gouvernement a eu peur". À Barcelone mardi soir, dans la foule des partisans de l'indépendance réunis pour écouter le discours, des sifflets et des huées se font entendre. Les drapeaux sont vite remballés et les plus fervents quittent les lieux, tête baissée. Carles Puigdemont "a trahi la volonté populaire", s'agace Pedro. Son amie Cristina attendait bien mieux qu'un nouveau délai pour une négociation qu'ils savent sans issue. "Il n'y aucun scénario de négociations possible. C'est une façon de revenir en arrière. Il y a beaucoup de pression, mais le peuple n'a pas peur. C'est le gouvernement qui a eu peur", prévient-elle.
"Ça ne règle rien". "Puigdemont a cédé, il a été faible. C'est l'indépendance, mais pas vraiment… On ne sait plus très bien", ironise Xavi. De son côté, Ana craint que Rajoy ait déjà gagné. Pour elle, le président séparatiste "aurait dû être ferme, car l'État espagnol, lui, le reste. Là, ça ne règle rien", dénonce-t-elle.
"Pour l'instant, ça nous suffit". José et sa femme tentent quant à eux de rester optimistes, et repartent même rassurés. "Aller trop vite, c'était aller au clash. Nous, on savait que l'indépendance ne serait pas pour demain. Nous ne sommes pas agressifs et on réfléchit. Pour l'instant, ça nous suffit." Leur seul espoir serait que des pays européens aident à une médiation, qui, pour l'instant, n'est jamais venue.