Au centre culturel Anatolie, haut-lieu de la communauté turque à Paris, la guerre des mots de Recep Tayyip Erdogan et Emmanuel Macron est au centre des discussions. Les tensions entre Ankara et Paris sont montées en flèche pendant le week-end, avec les propos de Recep Tayyip Erdogan sur la "santé mentale" du président français et les appels au boycott des produits de l'Hexagone.
Emmanuel Macron a affirmé dimanche que la France "n’acceptera jamais les discours de haine", envisageant selon l'Elysée de prendre des actions concrètes. Mais Demir Onger, président du centre culturel, n'y voit pour sa part que du "buzz".
"La France et la Turquie sont complémentaires"
"Les hommes doivent parler avec un certain langage diplomatique. On peut dire la même chose de plusieurs manières. En fin de compte, c’est plutôt pour l’opinion interne de leurs pays que les deux côtés se crient dessus. En France, on oublie un peu le Covid, en Turquie on oublie la crise économique. Le peuple est un petit peu distrait", analyse le président de l'association culturelle, en poste depuis 36 ans.
Pas d’inquiétude non plus du côté de Lemi, venu boire un thé. "C’est une crise aiguë mais passagère. Il ne faut pas regarder la photographie du jour J, il faut regarder six siècles de relations. Il y a des hauts et des bas. Ce sont quand même deux pays complémentaires, ils ont besoin l’un de l’autre", affirme-t-il, avant de comparer la dispute franco-turque à celle d’un "vieux couple". Selon lui, Emmanuel Macron et Recep Tayyip Erdogan ne sont toutefois pas près de divorcer.