Guy Verhofstadt, l’ancien Premier ministre belge, aujourd’hui député européen. 2:02
  • Copié
, modifié à
Pour Guy Verhofstadt, l’ancien Premier ministre belge, invité d'Europe 1, "l'Europe manque d'une Union politique et d'une communauté de défense".
INTERVIEW

L’Europe se meurt, du moins celle que l’on connaît. Cette thèse, c’est Guy Verhofstadt, l’ancien Premier ministre belge, aujourd’hui député européen, qui la soutient. "L’Europe n’arrive pas à sortir de la crise car elle n’a pas assez d’institutions. Aujourd’hui, ce n’est pas une Union", a-t-il expliqué mercredi soir dans le Club de la Presse sur Europe 1. "Ce sont les 28 chefs d’État et de gouvernement qui doivent dire 'oui' avant que l’on puisse, peut-être, faire quelque chose. On n'a pas de gouvernement au niveau européen, on n'a pas de budget, on n'a pas vraiment de stratégie et c'est ça qui est fourbe. Je ne veux plus entendre le mot 'coordination'. Cela ne fonctionne pas. Il faut créer des capacités au niveau européen", plaide l'ancien Premier ministre belge, auteur de l'ouvrage Le mal européen édité chez Plon.

Une Union politique. Pour éviter la disparition de l’Europe, sortir de la stagnation économique et lutter contre les populismes, il faut selon lui "faire resurgir l’idée initiale des pères fondateurs de l’Europe". "Ils avaient en tête de faire une Union politique, une fédération avec une communauté de défense, avec des impôts au niveau européen, pour être un concurrent pour les États-Unis comme cela avait été pensé en 1953".

Le "Brexit", une opportunité ? Le "Brexit", la sortie du Royaume-Uni de l'UE, pourrait être, selon lui, une opportunité pour l’Europe d’avancer dans cette direction : "Les discussions sur le 'Brexit' vont nécessiter un changement approfondi des traités. Car si le Royaume-Uni reste dans l’Union, il faut traduire ce statut spécial dans le traité et s’ils disent 'non', il faut commencer les négociations".