Depuis jeudi, les étudiants qui sont toujours en attente de réponse positive ont une nouvelle occasion de formuler des vœux pour leurs études supérieures. Alors qu'à ce jour, 85% des élèves inscrits sur Parcoursup ont reçu une proposition, beaucoup d'élèves se retrouveront à la rentrée sans formation. Un problème récurrent au fil des années, que certains résolvent en partant étudier à l'étranger, comme en Belgique par exemple.
Un manque de places disponibles en France
Chaque année, plus de 17.000 étudiants venant de France font le choix de partir étudier en Belgique. C'est le cas de Tara, étudiante française à l'université de Bruxelles, qui s'est presque retrouvée expatriée malgré elle. "Juste parce que je ne voulais pas passer les examens d'entrée pour la France et pour Sciences Po, je suis venue en Belgique", explique-t-elle. En effet, le processus d'admission des universités belges peut paraître plus accessible aux étudiants français, alors que ces dernières ne requièrent pas d'examen à l'entrée, même si une sélection a lieu en cours de cursus.
Ce phénomène pourrait également s'expliquer par le manque de places disponibles en France. "Il n'y a pas de places en France. Il y a 200 places par écoles, quatre écoles vétérinaires ; donc ça fait 1.000 places en tout. En France, les universités sont extrêmement élitistes, elles veulent des super notes, donc je suis allée en Belgique", raconte une étudiante rencontrée par Europe 1. En général, la proportion d'étudiants français dans les universités belges est en hausse, à l'image de l'université de Bruxelles où un étudiant sur huit est français, soit une augmentation de 25% en cinq ans.
Une inquiétude grandissante en Belgique
Les étudiants français en Belgique semblent néanmoins avoir un bon niveau, comme l'explique Nadine Postiaux, vice-rectrice de l'Université Libre de Bruxelles : "Ce sont des étudiants qui s'intègrent très bien. Plus d'une fois on s'est demandés pourquoi leur pays n'a pas voulu les garder".
Mais l'inquiétude monte au sujet des quotas d'étudiants étrangers. "Ce qui pose un problème ici, c'est l'arrivée massive qui déséquilibre complètement nos établissements. Si on prend l'exemple de la faculté de pharmacie, en première année il y a maintenant plus d'étudiants français que d'étudiants belges", s'inquiète Nadine Postiaux. Une situation qui ne manquera pas de faire réagir en France, mais aussi en Belgique, alors que le pays dépense plus 150 millions d'euros chaque année pour accueillir les étudiants français.