Le ministère des Armées a révélé lundi avoir "neutralisé" au Mali, Yahia Djouadi, un haut cadre d’Al Qaida au Magreb islamique. Une opération menée par les soldats français de la force Barkhane dans la nuit du 25 au 26 février, à 100 kilomètres au nord de Tombouctou, qualifiée de "nouveau succès tactique significatif" par l'État-major. Une neutralisation qui se produit dans un contexte tendu avec Bamako.
Bamako a poussé pour que Barkhane parte
La junte au pouvoir au Mali a en effet tout fait ces derniers temps pour que la France quitte son territoire. Allant même jusqu'à diffuser des contre-vérités, selon lesquelles notamment les soldats de Barkhane ne sont pas efficaces, se comportent mal. En un mot comme en cent, le pouvoir veut montrer que le Mali peut se débrouiller tout seul contre le terrorisme, en oubliant presque que ce sont les Français qui ont formé, entraîné et essayer d’aguerrir l’armée malienne pendant sept ans.
Une neutralisation comme une preuve de compétences
Pour le ministère des Armées, cette opération montre l’utilité et la capacité des soldats français qui opèrent désormais depuis des pays limitrophes du Mali. Des capacités dont ne dispose pas la société militaire privée Wagner que les autorités maliennes ont fait venir pour assurer leur sécurité, et dont l’arrivée avait précipité la réduction de voilure de la présence française. C’est donc une démonstration supplémentaire faite à la junte malienne de ce que l’armée française sait faire et dont les colonels putchistes ont décidé de se priver il y a quelques semaines.