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avec Didier François
L'Allemagne, jusqu'à présent épargnée par la menace terroriste, a été en une semaine victime de plusieurs attaques revendiquées par Daech.

Daech a revendiqué l’attentat d’Ansbach où un jeune réfugié syrien s’est fait exploser, blessant 15 personnes, tout comme celui dans un train en Bavière, où un autre Syrien s’en est pris aux voyageurs avec une hache. En une semaine, l’Allemagne, jusqu’à présent épargnée par le terrorisme islamiste, a été le théâtre de quatre attaques, dont certaines, néanmoins, n’ont pas été directement reliées au groupe Etat islamique. Il n’empêche que ces "jours de terreur", selon la formule du président bavarois, interrogent sur la situation du voisin d’outre-Rhin vis-à-vis de la menace terroriste.

Pas d’engagement extérieur. "Ce n’est clairement pas à cause de leur engagement militaire en Syrie ou en Irak, puisque l’Allemagne n’a pas de troupes déployées au combat contre l’Etat islamique", rappelle Didier François, journaliste d’Europe 1, expert en terrorisme. Pour lui, il est important de le relever, "pour ceux qui pensent encore que si la France n’était pas aussi engagée dans la lutte contre le terrorisme, elle ne serait pas autant menacée".

Des attaques opportunistes. L’Allemagne a longtemps servi de "base arrière" à certains réseaux, les djihadistes ne voulaient donc pas attirer l’attention sur ce pays et leurs cellules, explique Didier François. Néanmoins, la politique terroriste du groupe Etat islamique reste particulièrement aléatoire : "les attentats sont des frappes d’opportunité, s’ils ont la capacité d’en faire une, ils le feront."

Diviser la classe politique et le pays. "Dès qu’ils en ont eu l’occasion, ils sont passés à l’action, sans le moindre état d’âme et comme toujours en frappant sur le point faible du débat politique allemand ; ils ont utilisé deux réfugiés, un Afghan et un Syrien. Ils auraient parfaitement pu manipuler des djihadistes d’origine allemande, ils en ont." Dans un pays qui a déjà accueilli cette année plus d’un million de migrants, c’est une manière aussi d’atteindre la classe politique an attisant les polémiques et les divisions. "C’est bien ce que cherche toujours l’Etat islamique, créer des fractures dans nos sociétés pour nous affaiblir", souligne le journaliste au micro d'Europe 1.

Néanmoins ces récents événements pourraient également faire prendre conscience à l’Allemagne de la nécessité d’une meilleure coopération au niveau européen sur l’anti-terrorisme, la France restant à ce jour le seul pays de l’UE engagé sur le front syrien.