L'île de Taïwan sera l'un des points chauds de l'année 2023 dans le monde. Quelques mois après les nouvelles tensions avec la Chine, ravivées après une visite de l'ex-présidente américaine de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, en août dernier, Pékin a repris cette semaine ses exercices militaires dans le détroit large de 160 kilomètres qui sépare la Chine continentale de Taïwan.
L’Europe, l’ONU ou encore les États-Unis gardent un œil attentif sur la région, qui pourrait devenir dans quelques années le théâtre d’une guerre aussi meurtrière que dévastatrice.
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Effectivement, les États-Unis établissent d'ores et déjà les éventuels scénarios d’une guerre mondiale que, selon eux, la Chine n’aurait aucune chance d’emporter.
Pour Pékin, une province à récupérer
Si cette île de 36.000 km² concentre autant d'attention, c'est d'abord dû à un effet papillon à l’échelle du monde. Le premier effet date de 1949, avec les nationalistes chinois qui fuient la Chine continentale communiste pour s’installer sur l’ile. Au fil des années, Taïwan ressemble à un État indépendant avec un gouvernement, une monnaie et une armée. Mais pour Pékin, ce n’est qu’une province rebelle à récupérer en douceur ou par la force.
Cette possible récupération est un scénario inacceptable pour les États-Unis. C'est le deuxième effet papillon : l'île est un allié de Washington, et géographiquement, le contrôle du détroit donne un accès au Pacifique dont les flottes américaines ne peuvent se priver.
Fabrication des puces électroniques les plus performantes du monde
Le troisième battement d'ailes est la spécialisation de Taïwan dans le micro-conducteur. Au total, 90% des puces les plus performantes du monde y sont produites. Il s'agit en réalité d'une bombe électronique de dissuasion de l’île : sans ces microprocesseurs, la prospérité occidentale comme celle de Pékin prend fin. La présidente taïwanaise considère cette industrie comme "la montagne sacrée protectrice de la nation".