La Russie propose des négociations «directes» avec l'Ukraine : sommes-nous à un tournant de la guerre ?
Alors que Vladimir Poutine a proposé dimanche des négociations "directes" et "sans condition préalable" entre la Russie et l'Ukraine jeudi à Istanbul, Volodymyr Zelensky s'est dit ouvert aux pourparlers mais a appelé Moscou à respecter une trêve dès ce lundi.
Le président russe Vladimir Poutine a proposé dimanche des négociations "directes" et "sans condition préalable" entre la Russie et l'Ukraine dès jeudi à Istanbul. Il évoque un premier pas vers une paix durable. Cette nouvelle manœuvre du président russe marque telle un tournant dans la guerre en Ukraine ?
"C'est encore une manière de gagner du temps"
Peu avant deux heures du matin, Vladimir Poutine a convoqué quelques dizaines de journalistes pour une allocution sans question autorisée. Le président russe propose des échanges sérieux avec Kiev et affirme que ceux qui aspirent à la paix ne peuvent que les soutenir. "Leur objectif est d'éliminer les causes profondes du conflit et d'établir une paix durable à long terme dans une perspective historique. Nous n'excluons pas que lors de ces négociations, il soit possible de convenir de nouvelles trêves, d'un nouveau cessez-le-feu", a-t-il assuré.
Le président russe prend rendez-vous jeudi 15 mai à Istanbul, où l'unique rencontre entre les deux ministres des Affaires étrangères avait eu lieu peu après l'invasion russe. La Turquie a accepté, l'Ukraine également, mais réclame un cessez-le-feu dès lundi. C'est ce qu'ont exigé ce samedi ses alliés, dont la France, et ce que tente de repousser à nouveau Vladimir Poutine, selon Nicolas Tenzer, spécialiste en géopolitique enseignant à Sciences Po.
"Il n'y a aucune volonté de Poutine de conclure une trêve et là, c'est encore une manière de gagner du temps, une manière de dire non. Il essaye de rester maître de son agenda devant les pressions que les Occidentaux exercent contre lui". En évoquant les causes profondes et historiques du conflit, le maître du Kremlin maintient sa rhétorique, ajoute le spécialiste, sa position selon laquelle l'Ukraine n'a pas le droit à l'existence, doit rester en dehors de l'OTAN et cesser d'être dirigé par Volodymyr Zelensky.