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Inès Gil édité par Charlotte Dacquet / Crédit photo : AFP , modifié à
La situation ne s'améliore pas au Liban. De nouvelles frappes meurtrières ont touché le pays, ce qui pousse la population à fuir le pays. Direction la Syrie, pays pourtant dévasté par la guerre et la crise économique. Des réfugiés obligés de fuir qui craignent la répression du régime de Bachar al-Assad. 

À Massena, dans la Bekaa du Liban, la situation est devenue critique. Les soldats libanais surveillent attentivement les passages frontaliers, tandis qu'un flot constant de réfugiés se dirige vers la Syrie. Les voitures doivent s'arrêter sur le bas-côté, la route étant impraticable. Le 4 octobre, l'armée israélienne a détruit ce passage reliant le Liban et la Syrie, laissant un immense cratère. Tsahal affirme que ce bombardement visait un tunnel supposé du Hezbollah, mais il a surtout coupé l'accès aux populations désespérées.

Des familles séparées

Chaque jour, des centaines de personnes empruntent le chemin de l'exil, valise sur l'épaule et regards inquiets. De nombreux Libanais fuient les menaces pesant sur leurs têtes en raison des bombardements israéliens. Ils espèrent trouver refuge en Syrie, au moins jusqu'à la fin des hostilités. La décision de fuir n'est pas facile. Comme Khaled, sa famille va se réfugier à Damas : "Le Liban, c'est dangereux," dit-il. "Ma mère, ma femme, ma sœur et ma fille partent. Moi, je reste. Je dois travailler. J'ai besoin d'argent." Ce dilemme tragique illustre la réalité de la vie au Liban, où les familles se séparent pour survivre.

 

Les deux tiers des réfugiés qui empruntent ce passage sont des Syriens, retournant dans un pays qu'ils avaient fui à cause de la guerre. Après des années d'exil, ils font face à un choix difficile : rentrer chez eux, malgré la peur. Asma, syrienne originaire d'Idlib, s'inquiète de la répression que pourrait subir son mari par le régime d'al-Assad : "Le gouvernement syrien, ça fait peur. Ils risquent de prendre mon mari pour l'obliger à faire le service militaire. Mais bon, nos enfants ont peur au Liban". 

Selon l'Agence des Nations unies pour les réfugiés, environ 800.000 Syriens vivent encore au Liban. Beaucoup sont déterminés à rester, malgré les bombardements israéliens, mais aussi à cause de la peur crée par le régime de Bachar al-Assad. Ce phénomène inédit et déroutant souligne la complexité des réalités vécues par ces populations, prises entre deux feux.