Un policier blanc de Chicago, reconnu coupable en octobre du meurtre quatre ans plus tôt d'un adolescent noir sur lequel il avait tiré seize fois, a été condamné vendredi à près de sept ans de prison, a annoncé vendredi le juge. "Mes conclusions sont qu'une condamnation appropriée serait de 81 mois dans un centre pénitentiaire de l'Illinois, suivis par deux ans de liberté sous conditions", a indiqué le juge Vincent Gaughan.
Cette sentence a été prononcée à l'issue d'une journée d'audience au cours de laquelle se sont succédé des témoins de l'accusation racontant notamment avoir été victimes d'abus de la part du policier et des témoins de la défense, en particulier des membres de sa famille, dont son épouse.
L'adolescent abattu à distance et sans raison. Jason Van Dyke a été reconnu coupable en octobre 2018 d'avoir abattu à distance et sans raison Laquan McDonald, 17 ans, alors que ce dernier tenait un couteau. Les douze jurés avaient rendu leur verdict dès le lendemain du début de leurs délibérations au terme d'un procès de dix jours, le reconnaissant coupable de meurtre au lieu d'assassinat.
Placé en détention à l'issue du verdict. Ils ont également décidé de sa culpabilité à seize autres chefs d'accusation pour usage aggravé d'une arme à feu, mais l'ont acquitté de celui de faute professionnelle. Dès l'annonce de ce verdict, la liberté conditionnelle de l'ex-policier avait été révoquée et il avait été placé en détention.
Une vidéo avait exacerbé la colère. La diffusion très tardive, en 2015, d'une vidéo montrant la mort de l'adolescent avait exacerbé la colère de la population, déclenchant des mois de manifestations dans la troisième ville des États-Unis. Dans la foulée, des poursuites avaient été ouvertes contre Jason Van Dyke, tandis que le chef de la police de la ville et le procureur en charge de l'enquête étaient remerciés.
Les images, filmées par une caméra fixée sur le tableau de bord d'une voiture des forces de l'ordre, montrent Jason Van Dyke tirer sur l'adolescent, qui se trouve à plusieurs mètres de distance, et continuer à vider son chargeur même une fois le jeune homme à terre. Le policier n'avait été poursuivi en justice qu'après la révélation de ces images. Aucun des neuf autres officiers présents n'avait fait usage de son arme.
Des abus policiers récurrents. Le ministère américain de la Justice avait de son côté lancé une enquête sur la police de Chicago. Celle-ci a conclu que les abus policiers étaient récurrents dans cette ville et qu'ils étaient protégés par un "code du silence". La ville de Chicago a conclu en 2015 un accord à l'amiable au civil avec la famille de l'adolescent, pour cinq millions de dollars.