Kamala Harris et Donald Trump sont dans la dernière ligne droite de leur course à la présidentielle. Un sprint final qui se fait à couteaux tirés pour tenter de convaincre les derniers indécis des 240 millions d'Américains attendus dans l'isoloir mardi 5. Alors que le scrutin est déjà attendu comme l'un des plus serrés de l'histoire des États-Unis, nous ne connaitrons peut-être pas le nom du vainqueur le soir de l'élection. Cette possibilité est due au système électorale si particulier du pays.
Dans le cas d'une majorité claire pour Donald Trump ou Kamala Harris
Si une légère avance est donnée au candidat Républicain, il faut la considérer avec prudence, car elle se situe dans la marge d’erreur. Dans le cas où une majorité claire se dessinerait en faveur du candidat républicain, il est fort à parier que la candidate démocrate Kamala Harris reconnaîtra sa défaite immédiatement. Nous aurions donc le nom du 47e président des États-Unis dans la nuit.
>> LIRE AUSSI - Présidentielle américaine : 2000, 1876, 1960... retour sur les scrutins les plus serrés
Un scénario qui a peu de chance d’aboutir dans le cas inverse. Effectivement, selon un sondage diffusé par CNN lundi, seulement 30% des Américains estiment que Donald Trump accepterait sa défaite. Les électeurs gardent en tête l’élection de 2020 durant laquelle l’ancien chef d’État n’avait pas reconnu sa défaite, provoquant par la suite l’assaut du Capitole le 6 janvier 2020. Quatre ans plus tard, le Républicain continue d’ailleurs d'alimenter les soupçons de fraudes, en n’hésitant pas à répéter lors de ses meetings ou de ses interviews que l’élection lui a été "volée".
Dans le cas d'un décompte serré
Il faut dire qu'à l’époque, le scrutin avait été particulièrement serré entre l’ancien président et Joe Biden. Il avait fallu attendre quatre jours que la Pennsylvanie, considéré comme un "swing state" , procède au dépouillement complet de ses bulletins de vote pour se prononcer en faveur de l’un des candidats. C’est par sa victoire dans cet État que Joe Biden avait pu être donné vainqueur de l’élection.
Le décompte avait été particulièrement long dans cet État du nord-est en partie à cause du nombre record de votes par correspondance. En pleine pandémie de Covid-19, 66.4 millions d’Américains avaient favorisé ce mode de scrutin, contre 28.8 millions en 2016, afin de ne pas avoir à se déplacer dans les bureaux de vote. Seulement, procéder au décompte avait été particulièrement fastidieux pour les assesseurs qui devaient contrôler la signature du votant et si celui-ci est bel et bien en droit de voter. Il leur avait donc fallu quatre jours pour en voir le bout et pouvoir affirmer que Joe Biden l’avait emporté.
>> LIRE AUSSI - États-Unis : qui sont les grands électeurs, déterminants pour remporter l’élection présidentielle ?
Toujours en 2020, Donald Trump avait également eu recours à des voies légales pour refuser sa défaite. Il avait effectivement demandé un recomptage des voix dans les États remportés par Joe Biden, persuadé que les grands électeurs devaient lui revenir, et la Maison-Blanche avec.
Des méthodes différentes en fonction des États
Les États-Unis sont connus pour avoir un fonctionnement administratif particulièrement décentralisé. Ce n'est donc pas à l’État fédéral d’organiser et de définir les méthodes de scrutin, mais bien aux États, comtés et municipalités. Or, ce sont ces différences notables qui participent au ralentissement du dépouillement.
Le vote par correspondance, qui par exemple, est de plus en plus prisé par les électeurs, s’est ouvert à différentes dates. Les habitants de Caroline du Nord ont été les premiers du pays à pouvoir se rendre aux urnes. Ouvert depuis le 6 septembre, il a également permis de dessiner des premières tendances, car il est permis à l'État de procéder au décompte des voix avant le jour de l'élection. A contrario cela est interdit en Pennsylvanie ou dans le Wisconsin qui doivent tous deux attendre la fermeture des bureaux de vote pour entamer le dépouillement des bulletins émis par correspondance.
C’est donc à cause de ces particularités que nous pourrions attendre plusieurs heures, peut-être jours, pour savoir qui de Kamala Harris ou Donald Trump a remporté l’élection présidentielle. Nous avons cependant la certitude que les 50 États doivent confirmer leurs résultats pour la date du 12 décembre et que les grands électeurs éliront officiellement le ou la future présidente le 17 décembre prochain. Enfin, le Congrès, constitué du Sénat et de la Chambre des représentants, situé au Capitol, se réunira le 6 janvier 2025 pour officier le locataire de la Maison blanche.