Présidentielle américaine : processus, dates, critiques... Tout comprendre au vote par correspondance

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Romain Rouillard et Alexandre Bozio / Crédit photo : SPENCER PLATT / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP
À deux semaines de la présidentielle, de nombreux Américains ont déjà fait leur choix entre Donald Trump et Kamala Harris. Adopté dans 47 États de la fédération, le vote par correspondance permet aux électeurs d'envoyer leur bulletin par la poste ou de se rendre au bureau de vote de manière anticipée.

La date du scrutin est fixée au 5 novembre, mais l'avenir des États-Unis est déjà en train de s'écrire à l'heure où nous publions cet article. La présidentielle américaine a déjà commencé outre-Atlantique à travers le vote par correspondance, adopté par plusieurs États. Alors que les derniers sondages annoncent un scrutin incertain et particulièrement serré entre Donald Trump et Kamala Harris, les prochaines semaines peuvent s'annoncer décisives dans la course à la Maison-Blanche et le vote par correspondance pourrait jouer un rôle clé dans le résultat final. 

Cette manière de désigner son favori fait partie intégrante de l'histoire américaine et fit son apparition en raison d'un événement historique. En pleine guerre de sécession, Abraham Lincoln, candidat à sa réélection, met en place ce type de vote afin de permettre aux nombreux soldats présents sur le front de faire entendre leur voix. Même si le vote par correspondance reste ensuite largement minoritaire, il est surtout utilisé dans des situations dans lesquelles les électeurs ne sont pas en mesure de se déplacer physiquement pour exprimer leur voix. Mais, en 2020, changement drastique de paradigme. Dans un contexte de crise sanitaire, plus de 66 millions d'électeurs avaient désigné leur favori par ce biais, contre seulement un quart des votants lors des élections de mi-mandat en 2018 et environ 30 millions en 2016.

Comment se déroule le vote par correspondance ?

Les électeurs reçoivent des bulletins de vote directement à leur domicile. Ces derniers peuvent être distribués automatiquement, mais il est nécessaire, dans plusieurs États, d'en faire la demande. Sur chaque papier, figure le nom du candidat à la Maison-Blanche, même si les votes ainsi récoltés iront directement aux grands électeurs de chaque État. Les bulletins sont ensuite acheminés par la poste dans un lieu précis. Un système de suivi peut être mis en place afin que le votant puisse s'assurer que son vote a bien été réceptionné.

Il est également possible, pour les électeurs qui le souhaitent, de se déplacer en personne dans un bureau pour voter par anticipation. Selon les États, ces bulletins sont soit dépouillés progressivement jusqu'au 5 novembre, soit le jour du scrutin avec tous les votes classiques. Cette année, c'est la Caroline du Nord qui a ouvert en premier l'accès au vote par correspondance, le 6 septembre dernier. Seuls trois États de la fédération - l'Alabama, le Mississippi et le New Hampshire - ne proposent pas ce dispositif ouvert à tous les autres citoyens américains, y compris aux habitants de Porto-Rico, Guam et des Îles-Vierges américaines.

Un procédé qui n'a pas toujours fait l'unanimité

Mais lors des dernières élections, ce système avait été largement décrié par Donald Trump. Le candidat républicain avait notamment dénoncé "une grande arnaque", à l’origine de "fraudes massives", des allégations démenties par les tribunaux et les autorités en charge du bon déroulement du scrutin. 

Depuis, l'ancien président a changé son fusil d'épaule, arguant que "les Républicains doivent gagner et nous utiliserons tous les outils appropriés pour battre les démocrates parce qu’ils détruisent notre pays". Ce changement de discours peut s'expliquer par l'écart très faible qui sépare, dans les sondages, les deux favoris à la Maison-Blanche. Donald Trump ne peut donc pas se permettre de perdre les voix d'électeurs attirés par le vote par correspondance.