Il pourrait rester 5 ans de plus au pouvoir en Turquie. Recep Tayyip Erdoğan est favori pour un nouveau mandat, alors que les Turcs sont appelés aux urnes pour le second tour de la présidentielle, ce dimanche. Le chef d'État sortant a devancé de presque cinq points son principal adversaire lors du premier tour. Europe 1 s'est rendue dans le quartier de Fatih à Istanbul, le fief d'Erdoğan, où la majorité des bulletins glissés dans les urnes sont pour lui.
"Ils disent que c'est un dictateur, mais c'était le cas, ils ne pourraient pas le dire"
Fatih est un bastion conservateur dans la péninsule historique d'Istanbul. C'est le berceau des puissantes confréries religieuses turques qui soutiennent Recep Tayyip Erdoğan. Malgré la crise économique et le tournant autoritaire du régime, Hadjer, la cinquantaine, défend son président contre les critiques. "Ils se plaignent du prix des patates et des oignons, mais tu peux t'en priver. Par contre, tu ne peux pas vivre sans ta patrie. Ils disent que c'est un dictateur, mais si c'était le cas, ils ne pourraient pas le dire", assure-t-elle.
>> LIRE AUSSI - Présidentielle en Turquie : Erdoğan part favori, les partisans de Kılıçdaroğlu résignés
Dans ce quartier très pieux, on apprécie le président Erdoğan pour sa politique islamo-conservatrice. Melih, étudiant, n'a pas hésité avant de glisser son bulletin dans l'urne. "J'ai voté Erdoğan", assume le jeune homme. "Dans un pays majoritairement musulman à 80% ou 90%, le voile n'a été complètement autorisé dans les lieux publics qu'il y a cinq ou six ans. Et c'est grâce à Erdoğan."
Le président turc a multiplié les adresses à cet électorat conservateur pendant la campagne, répétant qu'il prenait ses ordres de Dieu, défendant la sacralité de la famille et s'attaquant dans tous ses meetings aux LGBT. Au premier tour, il est arrivé en tête à Fatih avec 52% des suffrages.