Recep Tayyip Erdoğan reste le maître de la Turquie. Il a été réélu ce dimanche pour cinq ans avec 52 % des voix. Une victoire célébrée à Ankara devant une marée de drapeaux rouges aux couleurs de son parti. Europe 1 a assisté dimanche soir à la liesse des partisans d'Erdoğan et à la profonde déception de l'opposition et de son candidat, Kemal Kılıçdaroğlu. Que dit la presse turque du résultat de cette élection ?
"Continuer avec Erdoğan", peut-on lire dans le quotidien Hürriyet. "Les dirigeants internationaux et le monde des affaires félicitent Erdoğan", précise un autre. Et dans le kiosque est diffusé le discours du président à la radio : "Bye bye Kemal", est répété par le vainqueur.
"Si l'opposition avait gagné, cela aurait été un désastre"
En 20 ans au pouvoir, Erdoğan n'avait jamais été en ballotage, ce qui ne l'a pas empêché de l'emporter. Le président turc semble finalement indéboulonnable. Dans l'espace public, pas un quartier sans portrait géant du président, pas une journée sans entendre les chants, les arguments martelés et repris mot pour mot par ses militants. Tous montrent les routes, les ponts, les porte-avions qu'Erdoğan a construits et les églises qu'il a transformé en mosquées.
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Cette militante voilée de la tête aux pieds s'est époumonée de joie dimanche soir sur la place Taksim. "Grâce à Dieu, la Turquie et le monde musulman ont gagné ces élections. Si l'opposition avait gagné, cela aurait été un désastre. Ils étaient prêts à morceler le pays. Ils sont avec les terroristes alors qu'Erdogan, lui, a exterminé les terroristes", affirme-t-elle. Les terroristes dont elle parle, ce sont les Kurdes qu'Erdoğan agite comme une menace.
Erdoğan garant de l'exportation des céréales ukrainiennes
La majorité des Turcs a semblé faire le choix de la sécurité nationale et internationale. Sur le Bosphore, les cargos chargés de céréales russes et ukrainiennes défilent à la vue de tous pour nourrir le monde grâce à un accord dont le président turc est garant. Alors, à côté de la stabilité de la religion, les chantiers non moins titanesques du président sont presque passés au second plan : réduire l'inflation et reconstruire les zones dévastées par le séisme.
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Recep Tayyip Erdoğan a également été félicité par de nombreux dirigeants, notamment Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine, les présidents ukrainien et russe. Emmanuel Macron, de son côté, souligne "les immenses défis que la France et la Turquie ont à relever ensemble".