La police sud-africaine a tiré mercredi des balles en caoutchouc et utilisé des canons à eau contre plusieurs milliers de manifestants réunis devant le palais présidentiel à Pretoria pour réclamer le départ du chef de l'Etat Jacob Zuma. Après cet incident, les manifestants de l'opposition continuaient cependant à se masser devant les grilles de la résidence du président Zuma, gardées par des policiers anti-émeute.
Soupçons d'influence. Les opposants, dont la majorité sont des militants des Combattants pour la liberté économique (EFF, gauche radicale), se sont rendus à la présidence après une décision de justice ordonnant la publication immédiate d'un rapport potentiellement accablant pour le chef de l'Etat. Le document consacré à la corruption au sommet de l'Etat porte principalement sur des soupçons d'influence de la sulfureuse famille d'hommes d'affaires Gupta sur Jacob Zuma, au point de lui imposer la nomination de certains ministres pour favoriser leurs intérêts.
Un chef d'Etat fragilisé. Le président avait lancé un action en justice pour interdire sa parution, mais il a finalement fait volte face mercredi matin en retirant son recours. Dans la foulée, le tribunal de Pretoria a ordonné la publication "immédiate" du rapport qui doit être mis en ligne avant 17h00 (15h00 GMT). Si Jacob Zuma a survécu à de nombreux scandales depuis sa prise de fonctions en 2009, il est aujourd'hui de plus en plus critiqué, y compris au sein de son propre parti, le Congrès national africain, après le revers historique de l'ANC aux municipales d'août.