L'homme d'affaires Donald Trump a subi jeudi les attaques répétées de ses adversaires des primaires républicaines lors d'un nouveau débat télévisé, ainsi que de personnalités du parti désormais en guerre ouverte avec le favori de l'investiture. Le milliardaire a remporté dix des 15 premières consultations depuis le 1er février.
Faillites. De 17 candidats au départ, il n'en restait que quatre à Detroit jeudi pour le onzième débat des primaires, diffusé sur la chaîne Fox News. Donald Trump a été attaqué immédiatement sur sa carrière d'homme d'affaires. Le sénateur de Floride Marco Rubio s'est ainsi attelé à saper sa réputation en insistant sur les faillites de certains de ses casinos, les entreprises ratées de l'empire Trump ou encore le procès civil d'ex-étudiants de l'ex-"Université Trump", qui vendait des cours sur l'immobilier et l'entrepreneuriat.
"Vous n'avez jamais employé une personne de votre vie. J'ai employé des dizaines de milliers de personnes", a répondu Donald Trump, sur la défensive alors que des publicités négatives commencent à l'attaquer dans le grand Etat de Floride, qui votera le 15 mars. "Vous vous souvenez de la vodka Trump ou des steaks Trump ?" a répliqué Marco Rubio, que Donald Trump appelle "petit Marco".
Les doutes de son propre camp. Modérateurs et rivaux ont souligné durant l'émission des contradictions et revirements du favori, qui peine à persuader l'ensemble des conservateurs qu'il est bien l'un des leurs. Ted Cruz, sénateur ultra-conservateur du Texas, a rappelé que Donald Trump avait envoyé dix chèques à diverses campagnes de la démocrate Hillary Clinton dans le passé. "C'était pour les affaires", a justifié Donald Trump. Plus grave, aux yeux des républicains, un doute est venu s'installer sur sa position exacte sur l'immigration clandestine. Donald Trump aurait dit au New York Times, lors d'une rencontre "off", qu'il serait flexible sur le sort des clandestins, qu'il a publiquement promis d'expulser.
Pour Mitt Romney, un "charlatan". Le débat concluait une journée mouvementée pour le parti républicain, divisé sur l'ascension irrésistible du magnat. Le candidat républicain à la présidentielle de 2012, Mitt Romney, a pris la tête de la contre-offensive, sortant de sa réserve dans un discours accablant jeudi. "Donald Trump est un charlatan, un imposteur. Ses promesses ne valent pas mieux qu'un diplôme de l'Université Trump. Il prend les Américains pour des pigeons", a-t-il déclaré dans l'Utah. Il s'est surtout attardé sur la personnalité du milliardaire, sa "malhonnêteté", sa "cupidité", sa "misogynie" et sa vulgarité. Mais des républicains doutent de l'efficacité de cette contre-offensive, improvisée et tardive.